BAD : Nécessité des financements extérieurs pour la croissance verte en Afrique

BAD : Nécessité des financements extérieurs pour la croissance verte en Afrique

Les réunions des 58èmes Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), organisées du 22 au 26 mai à Charm el-Cheikh - Egypte, se focalisent sur les moyens d’attirer les financements extérieurs pour réaliser des investissements verts dans le continent africain, a affirmé le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.

Lors de son allocation prononcée à l’occasion de l’ouverture des assemblées annuelles de la BAD, il a évoqué que les pays membres doivent prendre des réformes spécifiques pour réduire les risques d’investissement tout en éliminant tous les phénomènes de corruption et de détournement de fonds publics et les financements illégales outre la révision de l’assiette fiscale inappropriée.

Le président de la Commission de l’UA a poursuivi lors de ces réunions organisées du 22 au 26 mai 2026, sur le thème « Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique » avec la présence d’environ 4 mille participants, représentant 81 pays, que si les pays africains n’ont pas mis à l’exécution ces réformes décisives le climat des affaires sera amorphe et peu compétitif.

Le Gouverneur de la Banque centrale Egyptienne, Hassan Abdullah a, pour sa part, évoqué l’important déficit de financement auquel les pays du continent sont confrontés pour lutter contre les effets du changement climatique, soulignant que le volume des fonds financiers nationaux et internationaux alloués, à cet effet , en Afrique ne dépasse pas 12 % du total de financement requis en 2020, soit l’équivalent d’environ 30 milliards de dollars.
Et d’expliquer que le changement climatique a contribué à la réduction des ressources hydrauliques pour environ 75 à 250 millions de personnes en Afrique, en plus de la baisse de la moyenne de taux de production agricole.

Le Président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a adressé, à cette occasion, un appel aux institutions financières multilatérales pour reconsidérer les critères et les conditions qui permettent aux pays d’obtenir des prêts à des conditions favorables, afin qu’ils soient accessibles aux pays à revenu faible et intermédiaire, surtout à la lumière de l’escalade du coût des emprunts, de l’alourdissement du service de la dette et ses effets négatifs sur les budgets financiers de ces pays.

Il a ajouté que les changements climatiques ont eu des répercussions sur tous les pays du monde dont en particulier les pays les moins développés et engendré l’élévation des taux de sécheresse, la désertification croissante et le déclin de la production agricole.

"On estime que les risques associés seulement à la sécheresse, dans les pays du continent africain, ont enregistré des pertes dépassant 70 milliards de dollars, en plus d’une diminution de la croissance de la production agricole du continent d’environ 43 %", a-t-il dit.
Et de poursuivre que le continent africain a besoin de 144 milliards de dollars par an pour faire face aux répercussions de la pandémie Covid-19 et 108 milliards de dollars par an pour financer les projets d’aménagement et d’amélioration de l’infrastructure.

Pour faire face aux répercussions négatives du changement climatique, le continent africain a besoin d’environ 3 trillions de dollars de financement, à l’horizon l’année 2030, a-t-il précisé

Le Président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, quant à lui, a souligné que le fait d’assurer des ressources financières pour lutter contre le changement climatique  » est devenue difficile  » pour les pays africains qui souffrent d’un niveau élevé d’endettement et d’inflation résultant de plusieurs conflits géopolitiques internationaux.
M. Adesina a indiqué que le niveau des opérations de financement des initiatives climatiques n’a pas atteint le niveau requis, rappelant que le continent africain a besoin de 2,7 trillions de dollars, pour la période s’étalant entre 2020 et 2030.

La BAD est engagée, selon le responsable, pour injecter environ 63 % du total de financements des initiatives climatiques dépassant ainsi l’objectif mondial qui est d’atteindre 50%. En 2022, la BAD a assuré 45% du total des financements climatiques dépassant, ainsi, 40% de ses engagements, a-t-il fait savoir.

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