Béji Caid Essebsi : « c’est moi qui ai cédé le pouvoir à Ennahdha »

Béji Caid Essebsi : « c’est moi qui ai cédé le pouvoir à Ennahdha »

 

Dans sa première grande interview accordée au journal la Presse et publiée dans son édition de dimanche 31 janvier, le président de la République Béji Caid Essebsi est revenu sur plusieurs sujets d’actualités comme les mouvements de protestations sociales, qui ont secoué le pays durant toute une semaine,  l’éclatement de Nida Tounès, en passant par ses visites dans certains pays du Golfe et le cancer terroriste qui pèse sur la Tunisie, ainsi que ses rapports avec le mouvement Ennahdha.

« C’est moi qui ai cédé le pouvoir à Ennahdha », a-t-il affirmé. « à l’issue d’élections dont personne n’a contesté l’intégrité », avant d’ajouter que cette attitude était « naturelle dans le cadre de l’instauration du principe de l’alternance pacifique du pouvoir, et je me rappelle avoir dit à leur représentant, à l’époque: «Je souhaite que vous céderiez la mission «Al-Amana» à votre successeur, avec la même démarche pacifique».mais avec le temps, « il s’est avéré que les nouveaux gouvernants se comportaient comme s’ils étaient des permanents et ils ont essayé de modifier le modèle sociétal tunisien instauré par l’Etat de l’indépendance ».

Le chef de l’Etat a rappelé que d’une manière générale «  la précipitation des mouvements ikhwanistes et leur volonté de dominer les rouages de l’Etat et de l’administration   ont contribué au dévoilement de leur plan qui consistait à confisquer les avantages des révolutions et à les inscrire dans une trajectoire opposée à la liberté et à l’Etat civil ». 

Toutefois, a-t-il expliqué « en Tunisie, nous avons réussi à écarter Ennahdha du pouvoir, pacifiquement et sans verser de sang, ce qui constitue une exception tunisienne. 
Et loin de toute fausse modestie, nous avons contribué activement à cette solution en épargnant à la Tunisie beaucoup de sang ». 

Quant  à la participation du mouvement islamiste au pouvoir après les élections d’octobre 2014, Béji Caid Essebsi a répondu à ceux qui lui reprochent « d’avoir fait sortir Ennahdha de la porte et de l’avoir récupéré de la fenêtre en l’associant au pouvoir » en soulignant que « cette analyste est fausse parce qu’on n’avait pas d’autres solutions ».

En tout état de cause, a-t-il conclu, « Ennahdha est venu à la «coalition» en sachant que le programme du pouvoir se fonde sur une constitution civile qui a rompu définitivement avec son rêve idéologique visant à instaurer un Etat religieux. Elle finira en tant que parti dont le référentiel est «l’islam politique» parce qu’enfin d’analyse les nahdhaouis appartiennent à la nation qui englobe tout le monde ».

 

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