Ce mal chronique qui ronge le tourisme tunisien

Ce mal chronique qui ronge le tourisme tunisien

 

Un restaurant trois fourchettes bien juché en un lieu magnifique, sous la colline de Sidi Bousaid et en face du port de plaisance. Sur la terrasse plusieurs clients, pour la plupart en famille,  ont pris place en attendant d’être servi. Des tables avec des nappes mal fichues, des couverts qui ne méritent pas leur nom et des serveurs pressés mais accueillants. Passent les minutes et aucun d’eux ne se présente pour prendre la commande. Près de 30 minutes d’attente et voilà que l’un d’eux qui dépose une petite assiette sur la table contenant un peu d’harissa noyée dans quelques gouttes d’huile végétale. Et le pain, monsieur ! Il a fallu une trentaine de minutes encore pour que la commande soit prise. Fatigués d’avoir attendu plus qu’il n’en fallait, quelques clients ont préféré quitter le resautant pour aller voir ailleurs. Embarrassé, le maitre des céans tentait de les retenir, en vain.

Après exactement 90 minutes, le temps d’un match de football, on commence à servir le repas, au compte gouttes. Pour la suite il fallait attendre encore. Pour combien de temps ? Nul ne le sait. Finalement, on devrait se suffire de ce qui a été servi et annuler la suite. Inutile de parler de la note, elle est tout simplement salée, trop salée pour être avalée. Trois petits plats, à peine mangeables, avec une bouteille d’eau et l’addition a frôlé la centaine ! Pour une qualité tout simplement médiocre et un service indigne d’un restaurant trois fourchettes.

On ne cessera de le dire et de  le redire, le tourisme tunisien va mal et ce n’est pas une lapalissade. Le mal est très profond parce qu’il n’est pas uniquement structurel, ni encore moins conjoncturel. Même « réchauffé » notre tourisme ne fonctionnera pas. C’est un mal chronique qui ronge le secteur depuis des années et a trait à la qualité de service. Il est monnaie courante de dire que le service dans la plupart des restaurants est souvent déplorable et que l'amabilité des serveurs laisse à désirer. Comme, il est rare de tomber sur un établissement qui respecte les règles de la bienséance et où le client est traité « comme un roi ». On ne relance pas une destination agonisante avec des produits touristiques «périmés», un service dégradant et un environnement insalubre.

Tout dernièrement  le ministère du tourisme et de  l’artisanat a procédé à la fermeture et au déclassement de plusieurs unités, agences de voyage, hôtels et restaurants pour non respect des cahiers des charges.

B.O

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