Ces « démocrates » qui prennent la défense de Hizb Attahrir

Ces « démocrates » qui prennent la défense   de Hizb Attahrir

Paradoxalement Hizb Attahrir ne trouve pas des défenseurs dans la mouvance islamiste. Le mouvement Ennahdha l’ignore superbement. Pourtant dans la littérature des frères musulmans le califat islamique, dada du parti salafiste est le but ultime de toutes les composantes de la famille se revendiquant de l’islamisme. N’a-t-on pas entendu Hamadi Jebali, alors secrétaire général d’Enndhdha annoncer l’avènement du 6ème califat lors de la victoire de son parti aux élections d’octobre 2011.

Mais qui donc ose défendre Hizb Attahrir dont tout le monde sait qu’il refuse l’Etat tunisien dans sa forme organisée, qu’il renie la démocratie et donc la Constitution qui l’institue et qui va jusqu’à rejeter le drapeau national pour lui substituer l’étendard noir porté par les extrémistes djihadistes. C’est le « houkouki » Moncef Marzouki, subsidiairement ancien président provisoire de la république qui se révèle un défenseur infatigable des salafistes dont il avait reçu des représentants lorsqu’il logeait à Carthage. Même s’il prend les choses avec des pincettes pour mettre du champ entre lui et l’idéologie de Hizb Attahrir qui n’est pas son « option », il estime que le principe de base de la Constitution est « le droit de tous les Tunisiens de défendre leurs idées et d’organiser des réunions ou des congrès tant qu’ils n’exercent pas de violence et qu’ils ne virent pas dans le camp du terrorisme ». Pour lui, l’interdiction du congrès du parti salafiste est un début de manipulation des principes et des constantes », ce qui met ajoute-t-il « la démocratie est en danger».

Mais la démocratie n’est-elle pas en danger par les idées et les comportements que prône Hizb Attaharir. L’ancien ministre Abdelwahab Maatar, dirigeant du Congrès pour la république (CpR), l’ancien parti de Marzouki, s’élève, lui aussi, contre la décision du ministère de l’Intérieur d’empêcher la tenue du congrès ce parti. Cette décision est qualifiée de «régression qui annonce le pire».

Maatar, qui prend soin de dire qu’il n’a aucun lien, ni de près ni de loin, avec Hizb Ettahrir, en appelant les hommes politiques et les défenseurs des droits de l’homme à dénoncer ces pratiques. Si les positions de ces deux ex-responsables ne sont pas surprenantes car ils cherchent à mettre en difficulté les autorités, on se demande que vient faire Mohamed Hamdi, le secrétaire général de l’Alliance démocratique parmi eux. En effet, il est le seul dans la famille sociale-démocrate à prendre la défense d’un parti avec lequel il ne partage aucune idée. Pour lui « l’irrespect de la justice administrative est un « grave précédent » écrit-il sur sa page facebook. « Le ministère de l’Intérieur n’a pas le droit d’interdire le congrès de Hizb Attahrir. Si ce parti fait fi de la Constitution ou des lois en vigueur, les autorités peuvent s’adresser à la justice pour demander sa dissolution », ajoute-t-il dans une position qui se veut plutôt de principe.

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