Ces politiques qui n’ont aucune culture de l’état!

Ces politiques qui n’ont aucune culture de l’état!

 

Le déballage médiatique de nos politiciens a fini par les discréditer aux yeux de l’opinion publique et de déconsidérer cette jeune démocratie à l’épreuve d’un bouillonnement politico-social. Des hommes, « avides de pouvoir et avares en éthique »,  qui passent beaucoup plus de temps à se chamailler dans l’enceinte parlementaire ou par médias interposés, à s’accuser mutuellement de la crise qui secoue le pays, qu’à se pencher sur ses vrais problèmes. Et pendant qu’ils se disputaient, les citoyens ont pris conscience de leur hypocrisie et de leur incapacité à diriger le pays et à se hisser en hommes d’état capables de s’élever au-dessus des divisions partisanes et des intérêts personnels pour rechercher le seul intérêt commun.

Mais ce qui est encore frappant c’est cette absence de culture de l’état chez la plupart d’entre eux et cette propension à bafouer ce qui est appelé le devoir ou l’obligation de réserve. Et plus le niveau de responsabilité est élevé plus cette obligation est sévère.  Ou à divulguer certains secrets et à médire sur des hautes personnalités  dont ils étaient, à un moment ou un autre, de proches collaborateurs et à jeter « leur honneur aux chiens ». On l’a vu avec certains collaborateurs de l’ancien président Moncef Marzouki qui n’avaient pas hésité à le critiquer dans des propos acerbes. Et on a eu à le vérifier hier au cours d’une émission télévisée avec l’ancien puissant directeur de cabinet présidentiel Ridha Belhaj qui est tombé dans le piège que lui a tendu l’animateur de l’émission qui voulait doper l’audimat. Lui qui a été dans une responsabilité éminente de l’Etat, a laissé libre cours à des déclarations qui ont frisé l’invective et la diffamation. Combien de fois, les téléspectateurs, médusés, ont été surpris d’entendre des politiques proférer de propos haineux qui ont déclenché passions et réactions. Sous l’influence des médias à la recherche de « buzz », la scène politique est devenue comme un champ d’affrontements entre des politiques dont le comportement frise, parfois, l’immoralité.

Le triste spectacle donné par les députés de l’ANC et leurs successeurs de l’ARP qui s’invectivaient et se « cognaient » a fortement écorné l’image de la mère des institutions,  au grand dam des citoyens dont certains se délectaient sans se rendre compte qu’au final ils payent de leurs impôts ces « élus » qui ont transformé la politique en « grand cirque médiatisé ».

Les rumeurs de corruption politique impliquant des députés et dont la véracité reste à prouver, le népotisme et le clientélisme qui sont en train d’être érigés en règle, voire en un système qui ronge les rouages de l’état et gangrène ses institutions, risquent de devenir une pathologie.  Quand on découvre ces hiatus entre l’idéal démocratique tant galvaudé par nos responsables politiques et relayé par nos médias et les pratiques quotidiennes de ces mêmes politiques et ces journalistes faiseurs d’opinions, on réalise l’énorme gâchis provoqué par de tels comportements. Il n’y a pas plus déstabilisant pour la légitimité d’un système politique fondé sur des institutions que ce décalage entre le discours et la réalité et entre l’être et le paraitre.

Un homme d’état doit savoir s’élever au-dessus des évènements. Ce qui le distingue   de l’homme politique, c’est qu’il « s’inscrit en permanence dans l’action et dans la responsabilité ». Il ne doit pas céder au mécontentement ambiant, ni fléchir devant les caméras.

James Fredman Clarke, (auteur américain 1810-1888), a dit, un jour que « la différence entre un politicien et un homme d'État est que le politicien pense à la prochaine élection et le second à la prochaine génération ».

B.O

 

 

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