Députés : la torture se poursuit dix ans après la Révolution en toute impunité

  Députés : la torture se poursuit dix ans après la Révolution en toute impunité

Des députés ont affirmé que la torture se poursuit en Tunisie dix ans après la Révolution en toute impunité, en dépit des mesures et législations adoptées et l’installation d’une Instance de lutte contre la torture. ”

Les mauvais traitements sur les détenus et les personnes arrêtées se poursuivent dans une impunité totale “, ont-ils déclaré lors d’une séance de dialogue, vendredi, avec le président de l’Instance nationale pour la prévention de la torture Fathi Jarray, consacrée notamment à la situation financière de l’Instance et aux cas de torture recensés dans le pays.

Les députés de divers blocs parlementaires ont salué le rôle de l’Instance dans la lutte contre les violations des droits de l’Homme et reconnu le manque de moyens financiers, logistiques et humains mis à sa disposition. Ils l’ont toutefois critiquée en citant plusieurs cas de torture dans les prisons et d’exactions ayant même conduit à la mort, notamment le cas du jeune Abdessalem Zayan, décédé dans un poste de police à Sfax.

Samia Abbou (bloc démocrate) a dénoncé ” l’impunité de tous ceux qui sont impliqués dans la mort de Omar Laabidi, Anouar Skarfi et d’autres “, affirmant qu’après la Révolution, des cadres pénitentiaires ont même été promus alors qu’ils ont exercé et supervisé des actes de torture. Imed Khemiri (bloc Ennahdha) a mis l’accent sur l’impératif d’amender le Code pénal pour y introduire un système de peines alternatives à l’emprisonnement.

Amel Ouertatani (bloc Qalb Tounès) est revenue sur le dossier du médecin et hommes d’affaires Jilani Dabboussi, victime de mauvais traitements au cours de son emprisonnement après la Révolution et libéré un jour avant de succomber. Ouertatani a, par ailleurs, fustigé la correspondance adressée par le président du Parlement au chef du gouvernement le sommant d’activer le fonds al-Karama de dédommagement ” alors que le pays passe par une conjoncture extrêmement difficile “. ” La torture rémunérée n’est pas une torture, et celui qui est dédommagé pour cela ne doit pas en être fier “, a-t-elle lancé.

Mabrouk Korchid (bloc national) a pour sa part insisté sur la nécessité de réviser le système des sanctions et d’aller vers les peines alternatives pour désengorger les prisons et réduire les coûts. ” L’emprisonnement se déroule dans des conditions inhumaines “, a-t-il déploré.

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