Des manifestants chômeurs ou des bandits de grand chemin ?

Des manifestants chômeurs ou des bandits de grand chemin ?
 
 
S'achemine-t-on vers une (fausse) seconde révolution? C'est la question que l'on est en droit de se poser au vu de ces manifestations de colère qui secouent le pays. Des manifestations parties de Kasserine et qui se propagent dangereusement, comme une tâche d'huile, aux autres régions névralgiques du pays.
 
Kasserine, Béja, Jendouba, Skhira, Le Kram, Tunis...difficile d'imaginer pareille synchronisation entre ces soulèvements qui ressembleraient plus à une machination qu'à un geste spontané.
 
Comme Bouazizi à l'origine de la "Révolution-mère", cette fois l'étincelle est partie d'un jeune Kasserinois qui, dans un geste désespéré à mis fin à ses jours. Même si les deux faits ont un rapport direct avec le chômage, la comparaison s'arrête là. 
 
Alors que les manifestations au temps de l'ancien régime étaient reprimées dans le sang, celles-là censées être pacifiques, parce que légitimes dans un pays qui a pu accéder à la démocratie et à la liberté en un laps de temps raisonnable, sont en train de virer à la violence. Car de manifestants chômeurs diplômés vociférant leur colère à la recherche d'un emploi, l'on s'est retrouvés avec des casseurs encagoulés qui n'hésitent pas à braquer des commerces, de vandaliser des institutions de l'Etat et mettre le feu à des biens de l'Etat. En somme, c'est le naturel qui est revenu au galop avec des méthodes qui rappellent le premier soulèvement.
 
Tout à laisse à penser que les manifestations ont été infiltrées par des délinquants et autres casseurs qui n'attendent que des occasions pareilles pour sémer le chaos et se servir comme bon leur semble en toute impunité. Sinon que fait un manifestant qui cherche du travail dans la rue à une heure tardive de la nuit et en cagoule si ce n'est pour de basses bésognes?
 
D'autres évoquent même des complots ourdis par un pays arabe tiers qui chercherait à destabiliser notre pays. Des témoignages font même état de jeunes qui auraient reçu de l'argent pour aller grossir les rangs de la foule en colère. Des manoeuvres très dangereuses qui pourraient faire sortir les terroristes rentranchés dans les montagnes et faire perdurer le chaos dans le but d'assouvir leurs visées obscures.
 
Il est du devoir de ce gouvernement de taper du point sur la table pour contrôler ces débordements et proposer des solutions pérennes aux inégalités criardes dont souffrent certaines régions de l'intérieur. Aux partis politiques d'éviter de jeter de l'huile sur le feu. Et aux médias d'éviter tout alarmisme dans le but de vendre du papier. Il y va de l'intérêt de tout un pays.
 
O.B.D.
 
 

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