Enfin des avions Tunisair pour ramener des touristes russes

 

 

C’est officiel, trois vols hebdomadaires directs, Tunis-Moscou seront assurés par le transporteur public Tunisair, à compter du mois de Mai prochain. La bonne nouvelle a été annoncée, jeudi 28 janvier 2016, devant des hommes d’affaires russes par le ministre du Transport, Anis Ghedira. Portée d’une décision.

 

Ces vols viennent remédier à  l'absence de desserte entre Tunis-Moscou, laquelle a eu pour conséquence de freiner les flux des touristes russes qui veulent visiter la Tunisie. 

 

En fait il s’agit d’un rétablissement de la liaison Moscou-Tunis avec changement du transporteur. Auparavant, la compagnie russe Aeroflot atterrissait 4 fois par semaine à l'aéroport Tunis-Carthage : deux vols Moscou-Tunis, un vol Moscou-Tunis-Rio de Janeiro et un vol Moscou-Tunis-Bamako. Ils ont été tous annulés sans que personne ne remette cela en cause.

 

La réouverture de cette liaison touristique avec Moscou ne manque pas d’enjeux dans la mesure où elle va impacter positivement le tourisme tunisien. 

 

Cette activité est en crise, depuis les attentats meurtriers de Sousse et du musée du Bardo qui ont fait une soixantaine de morts parmi des touristes innocents, pour la plupart des européens.

 

L'arrivée des russes en Tunisie permettrait de compenser la chute du nombre de visiteurs français, britanniques, allemands et italiens et pourrait aider à remplir les 800 hôtels dont plus de 170 sont, actuellement, fermés pour mévente.

 

Il s’agit de grignoter une part des 4 à 5 millions de touristes russes qui visitent, chaque année, la Turquie et l’Egypte et qui ne peuvent plus le faire, aujourd’hui, comme avant sur ordre de leur gouvernement, et ce, après l’explosion de deux avions russes, le premier, un avion civil transportant des touristes au Sinai en Egypte et le second, un avion militaire russe abattu à la frontière syro-turque par l’armée de l’air turque. 

 

Néanmoins, la disponibilité d’une desserte aérienne n’est pas la seule condition à réunir pour attirer les touristes russes, il faudrait lui ajouter au moins trois autres. Celles-ci consistent à mener une campagne de promotion auprès de ce marché émetteur porteur selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), à autoriser les touristes russes à payer leurs frais de séjour en rouble (mesure en vigueur, depuis janvier 2015, dans des sites concurrents comme l’Egypte, Turquie, Chypre…) et à tenir compte de la baisse du pouvoir d’achat des russes en leur proposant des prix compétitifs.

 

A signaler que le nombre des touristes russes qui visitent la Tunisie a enregistré une importante régression depuis le soulèvement du 14 janvier 2011. Ce nombre est estimé en 2015 à 100 mille contre 270 mille en 2014.