François Fillon, « Thatcher à la française » !

François Fillon, « Thatcher à la française » !

 

Entré en politique en tant qu'assistant parlementaire, il est ensuite député, président du conseil général, puis sénateur de la Sarthe entre 1981 et 2007, député de Paris depuis 2007 ainsi que président du Conseil régional des Pays de la Loire de 1998 à 2002. Ministre pendant 7ans et premier Ministre pendant 5 ans. Bonjour le renouveau!!!

 François Fillon se distingue des autres candidats par une approche plus  libérale sur les questions économiques et éducatives, assombrie par une  vision plus conservatrice des sujets de société. 

Le candidat de la droite à l'élection présidentielle de 2017 propose un mélange de dérégulation, d'ultra libéralisme et de conservatisme social. François Fillon, avec ses manières graves, sobres et rassurantes, promet une révolution conservatrice et libérale, qui va jusqu’à remettre en question les fondements d’un Etat-providence à laquelle les Français semblent attachés. Le projet Fillon est une « version française du thatchérisme, un mélange que la France n’a encore jamais vu.

Son programme économique

François Fillon se distingue des autres candidats par une approche ultralibérale sur les questions économiques et éducatives, assombrie par une vision plus conservatrice des sujets de société. Il fait la part belle aux entreprises et aux riches.

Voici ses principales mesures :

·         Réaliser 100 milliards d’euros d’économies sur la dépense publique (avec un chiffrage qui pose question) ;

·         « Désétatiser » le système de santé en transférant une partie de la couverture de la Sécurité sociale vers les assurances et les mutuelles ;

·         Baisse de 40 milliards de cotisations sociales pour les entreprises compensée par la TVA payée par le citoyen consommateur,

·         Supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ;

·             Supprimer 500 000 postes de fonctionnaires (un objectif particulièrement élevé) ;

·         Recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans et fin des régimes spéciaux ; 

·         Fin des 35 heures par la négociation : jusqu’à 39 heures dans le public et 48 heures dans le privé (sans forcément payer les heures supplémentaires) ;

·         Supprimer plus 95 % du Code du travail et renvoyer le reste aux négociations d’entreprises et de branches ;

·         introduire le « contrat de travail unique à droits progressifs », les salariés les plus anciens seraient mieux protégés que les dernières recrues ;

·         Introduire un nouveau motif aux procédures de licenciements collectifs : le motif de “réorganisation”. Concrètement, les entrepreneurs pourront procéder à des licenciements collectifs à peu près à leur guise ;

·         Dégressivité des indemnités chômage ;

·         Augmenter le taux normal de TVA de 20 % à 22 % ; 

·          Supprimer un jour férié.

Sur les autres sujets :

·         Créer des quotas d’immigration annuels ;

·         Limiter les prestations sociales pour les immigrés et durcir le regroupement familial ;

·         Interdire le Burkini ;

·         Prolonger l’exploitation des autres centrales nucléaires de 40 ans à 60 ans, 

·         Supprimer le «principe de précaution» de la Constitution, inscrit depuis 2005 et qui prévaut en cas de doute sur la dangerosité d'un élément ou d'un projet. ;

·         Abroger la loi SRU (20% de logements sociaux) et le Dalo (Droit Au Logement).

·         Fusionner et plafonner les différentes aides sociales pour que « les revenus du travail soient toujours supérieurs à ceux de l’assistance» ;

·         Limiter l’Aide médicale d’Etat et la remplacer par une dispense de frais de santé limitée (hors mineurs) aux urgences et aux maladies graves ou contagieuses. »

·         Réécrire la loi Taubira sur le mariage pour tous ;

·         Renégocier la Convention européenne des droits de l'homme afin que celle-ci ne se mêle plus de sujets sociétaux ;

·         Privatiser  une partie de la couverture de la Sécurité sociale en la transférant vers les assurances et les mutuelles ;

·         Réorganiser le territoire dont il entend supprimer deux strates administratives ;

·         Expulser et déchoir de leur nationalité des djihadistes, et les empêcher de revenir de Syrie et Irak ;

·         Renouer avec la Russie et s’allier avec Bachar Al-Assad contre Daech en Syrie ;

 Fillon, avec ses promesses de restaurer l’identité de la France et sa grandeur nationale ainsi que son langage dur sur l’immigration et l’islam, a clairement fait un appel du pied aux électeurs de Mme Le Pen.

La droite a choisi un candidat bien à droite, le candidat ultra pour rompre avec toutes les politiques menées depuis 40 ans. C’est ultra-conservateur, ultra-libéral, ultra anti-mariage pour tous, ultra anti-social. Il coche toutes les cases. 

 Alain Juppé le malheureux perdant considère que cette purge est trop radicale, trop violente et que les Français ne l’accepteront pas.

Henri Guaino, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, affirme : "Avec un programme pareil, les classes populaires et les classes moyennes ne vont pas aller pour cette droite-là. Ce n'est pas ma droite. C'est une droite qui n'a aucune générosité, aucune humanité. Le programme de François Fillon, c'est une purge comme on n'en a jamais proposé depuis la Seconde Guerre mondiale."

Alain Madelin, l'ancien ministre de l'Économie qui fut longtemps le porte-drapeau des libéraux français ne valide pas le programme thatchérien de l'ex-premier ministre «C'est Robin des Bois à l'envers. Au lieu de prendre aux riches pour donner aux pauvres, il prend aux pauvres pour donner aux riches!» 

François Bayrou refuse de se rallier à François Fillon en déclarant : « Avec le projet du député de Paris, ceux qui ont moins auront moins, et ceux qui ont plus auront plus».

Si certains jugent que François Fillon est un choix qui embarrasse le Front national, je n'en crois rien. C'est même une excellente nouvelle pour Marine Le Pen. Elle l'a bien compris, elle qui a sonné la charge dès lundi pour dénoncer un programme "ultra-libéral", une "cure d'austérité" "dramatique" pour le pays.

Son électorat reste très élitiste et ne correspond pas à celui qui ira voter à la présidentielle. C’est-à-dire qu’ont voté aux primaires des inscrits plus âgés, plus riches, plus diplômés que la moyenne. A l’inverse, les jeunes se sont très peu mobilisés. Pour conquérir l’Elysée, il va devoir convaincre les classes populaires.

Les Français sont-ils prêts à se rassembler sur un projet qui repose sur une autre vision anglo saxonne de la société et une rupture avec le modèle social français hérité du Conseil National de Résistance? La réponse sera connue le 7 mai 2017.

A.K

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