Guerre contre le terrorisme : des mesures jugées « superficielles » et « dérisoires »

Guerre contre le terrorisme : des mesures jugées « superficielles » et « dérisoires »

 

L’attentat terroriste, mardi 24 novembre,  contre le bus de la sécurité présidentielle qui a fait 12 victimes et une vingtaine de blessés, a réveillé les consciences  et les appels se sont multipliés pour la mise ne place d’une stratégie globale contre le terrorisme.

Dans son discours devant l’Assemblée des représentants du peuple qui a entamé jeudi 26 novembre les débats sur le projet du budget de l’état pour l’année 2016, Habib Essid a rappelé les mesures prises pour lutter contre le terrorisme, parlant d’un budget de  « guerre contre le terrorisme » comme l’a précisé le ministre des finances. Mais les critiques se sont dans le même temps multipliés.

« Notre peuple attend davantage », a lancé le président du groupe parlementaire du Front populaire, Ahmed Seddik. De son côté,  Abdellatif Mekki, au nom du mouvement Ennahdha,  a réclamé la tenue d'un congrès national sur la lutte antiterroriste, jusque-là reporté.

La veille, le Conseil de sécurité nationale présidé par le chef de l'Etat Béji Caïd Essebsi a annoncé la fermeture provisoire de la frontière avec la Libye et le renforcement de la surveillance sur les frontières maritimes et dans les aéroports.

Il a également décidé de doter le ministère de l'Intérieur et l'armée de 6.000 recrutements supplémentaires au total en 2016, d'intensifier les opérations de blocage des sites (internet) en lien avec le terrorisme et d'activer la loi antiterroriste le plus vite possible. Cette loi qui a été votée au mois d’août dernier et qui, jusque là, n’a pas été appliquée. Pourquoi, se sont demandés plus d’un député ?

Certains députés et autres experts n’ont pas hésité à qualifier les mesures décidées par le conseil supérieur de la sécurité nationale de « superficielles », voire « dérisoires » qui tendent à rassurer une opinion publique apeurée, mais qui « dénotent d'un manque de vision ». Ils se posent des questions sur « la stratégie de fond »? Quid de la réforme des appareils sécuritaires? Que prévoyez-vous de faire pour l'éducation et contre le chômage?" » et déplorent l’absence d’une vision globale

Alors que des dizaines de policiers, militaires, touristes et civils ont été tués depuis la révolution de 2011, « une vraie stratégie nationale concertée contre le terrorisme, qui mobilise l'Etat, la société civile et les partis n'existe pas ».

Pis, selon le député de Nida Tounes, Abdelaziz Kotti, les ministres en charge de la lutte contre le terrorisme ne s’engagent pas à fond et sont beaucoup plus soucieux de leur image de marque que de cette guerre déclarée contre ce fléau.

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