Hafedh Zouari (tête de liste Afek Tounes à Sousse): «Le travail est notre seule issue pour le développement»

Hafedh Zouari (tête de liste Afek Tounes à Sousse): «Le travail est notre seule issue pour le développement»



A quelques heures de la clôture de la campagne électorale pour les législatives, l’homme d’affaires Hafedh Zouari, tête de liste du parti Afek Tounes à Sousse, continue à visiter les différents sites et quartiers du gouvernorat de Sousse.

Ayant préféré axé sa stratégie sur la proximité à travers les rencontres directes avec le maximum possible de citoyens, surtout dans les quartiers défavorisés, le candidat d’Afek a donc consacré le maximum de temps au terrain.

C’est pour cela d’ailleurs, qu’on l’a rencontré dans une de ses visites de terrain au quartier Kachkech où ses échanges avec les citoyens étaient caractérisés par la spontanéité et la franchise.

Le candidat s’est d’abord excusé en nous demandant de patienter le temps qu’il achève un débat enrichissant avec des jeunes chômeurs de la région qui ont exprimé leur ras-le-bol du chômage, de l’instabilité et du manque d’horizons.

Avec beaucoup de sobriété et un chagrin manifeste, Hafedh Zouari essaya d’écouter ces jeunes en leur répondant à maintes reprises que : « le Travail est notre seule issue… » et que la « Tunisie doit reprendre le travail et la production. »

Il s’excusa auprès de la foule pour se retirer un peu afin de répondre à nos questions. D’ailleurs il n’a même pas attendu qu’on pose notre première interrogation pour nous lancer: « vous voyez ? C’est la réalité des choses sans maquillage, sans retouches.

Ces gens souffrent. Il est inconcevable qu’on puisse imaginer qu’ils continuent à vivre dans de telles conditions dans un gouvernorat pourtant considéré comme favorisé puisqu’il s’agit de – La Perle du Sahel-.

"J’ai été surpris par la souffrance des citoyens"

La situation est triste mais croyez-moi, lors de ma tournée électorale dans d’autres endroits, j’ai visité les cités Ezzouhour, Erriadh, les villes de Sidi Bouali, Kalaâ Sghira, Enfidha, Bouficha, Kalaâ Kebira, et bien d’autres et j’ai été surpris par la souffrance des citoyens. »

Là nous lui avons demandé comment ont réagi ces citoyens défavorisés aux visites des politiques et il a répondu : « J’ai été surpris par la fierté de ces citoyens et par leur niveau de conscience. Ils ne demandent qu’à travailler et qu’à bénéficier de meilleures conditions de vie… ».

 



A ce moment, nous lui avons demandé qu’elles sont les solutions que son parti préconise et quelles sont ses plans pour sortir ce bon monde de l’auberge ?
 
Il répondit après avoir lancé un grand soupir: « Inutile de lancer des promesses aléatoires et irraisonnables. Nous avons un seul choix, c’est le travail. Nous devons travailler. Chacun doit assumer ses responsabilités pour renverser la situation. Il faut, d’un autre côté, changer le préjugé qui dit que Sousse est une zone favorisée qui n’a plus besoin de rien. La réalité a prouvé que le contraire est vrai. D’ailleurs même les acquis des longues années sont d’ores et déjà menacés suite à l’anarchie qui règne depuis la révolution.

C’est pour cela que ce qui reste à faire est énorme, et je m’explique: primo côté réalisations ou soi-disant points forts de la région : nous avons constaté que des secteurs comme le tourisme vit actuellement une décadence qui menace l’existence même des unités. Plusieurs investisseurs ont commencé à baisser les bras ou presque suite aux problèmes de financement, et si des mesures urgentes ne seront pas prises des dizaines de milliers de postes de travail risquent de partir dans l’air.

En ce moment, nous lui avons rappelé qu’outre le tourisme d’autres secteurs économiques sont menacés et il a confirmé ainsi : « Si de nombreux secteurs sont menacés tels que les secteurs connexes et les secteurs de services qui peuvent s’effondrer… Il en est de même pour les établissements hospitalo-universitaires qui souffrent d’une forte pression  et ne peuvent désormais répondre aux aspirations et besoins des citoyens – aujourd’hui pour avoir un rendez-vous dans certaines spécialités médicales, il faut attendre des mois-. Et à tout cela s’ajoute l’état environnemental qui vit une dégradation sans précédent à cause des ordures, de la pollution et de l’absence ou du manque de décharges et de stations d’assainissement… ».

"Il faut encourager les investisseurs à aller investir loin des côtes"

Notre interlocuteur a abordé par la suite les blocages inexpliqués que connaissent la plupart des projets, ajoutant que même les grands projets trainent depuis des années. Ce qui a, selon lui, créé un état de chaos et de panique chez les opérateurs économiques  à l’échelle nationale et régionale.

Le candidat Hafedh Zouari est revenu par la suite sur les problèmes de la région de Sousse : « Il faut équilibrer la situation entre les différentes parties du gouvernorat. Il s’est avéré que plus de 70% des habitants du gouvernorat habitent dans des zones défavorisés, et dans des conditions qui laissent à désirer.

C’est pour cela qu’il est très  urgent de concevoir un plan directeur de développement qui doit se baser aussi sur le développement du secteur agricole qui souffre à son tour de la  dispersion des propriétés et d’une situation foncière confuse ainsi que de l’insuffisance des ressources en eau. Il faut également essayer au maximum d’intégrer ces régions dans les secteurs touristiques et culturels pour permettre la création de nouveaux projets innovants et aptes à créer des postes d’emplois pour les jeunes.

Pour développer notre région, il est également impératif d’améliorer les circuits du transport pour pouvoir maintenir les gens dans leurs régions d’origine, pour d’une part alléger la pression démographique sur la ville de Sousse, et pour, d'autre part, encourager les investisseurs à aller investir loin des côtes. Chose qui provoquera un développement en intra…. »

A.D.