Il ne faut pas personnifier l’institution sécuritaire…

Il ne faut pas personnifier l’institution sécuritaire…

 

La démission du directeur général de la Sûreté nationale, Abderrahmane Haj Ali, on en parle encore et les réactions fusent de partout.

Tout d’abord, la première personne concernée assure qu’il a décidé de partir de son plein gré et que ce n’est pas dû à un différend avec le ministre de l’Intérieur comme le prétendent certains. Ensuite, le département de l’Intérieur continue à observer un black-out total sur les raisons ayant amené cette démission, se contentant d’invoquer des « raisons personnelles ».

Quant à certains médias et, plus particulièrement, aux réseaux sociaux, chacun y va de ses thèses, hypothèses et autres scénarios, parfois des plus rocambolesques.

Or, la logique veut qu’on relativise l’événement et qu’on évite de personnifier tout un secteur, aussi névralgique que celui de la sécurité.

C’est ainsi que de nombreuses voix, dont celle remarquable du député Imed Daïmi, dirigeant de Harak al-Irada, se sont élevées pour défendre le maintien d’’Aderrahmane Haj Ali

Il est un fait indéniable que le nom d’Abderrahmane Haj Ali est associé à un retour avéré de l’efficacité sécuritaire. En effet, après sa nomination le 1er décembre 2015, juste après l’attentat contre le bus de la sécurité présidentielle, le pays a enregistré une nette amélioration de la situation, hormis quelques attentats mineurs. Et même l’attaque terroriste, début mars 2016, à Ben Guerdane, s’est transformée en un grand succès militaire et sécuritaire suite à la débâcle des assaillants de Daêch.

Or, Selon des bruits internes au ministère, l’ancien directeur général de la Sûreté nationale aurait des divergences avec un certain nombre de hauts cadres du département sur la manière de gérer le système sécuritaire sans oublier qu’on lui reproche d’avoir limogé des directeurs généraux sans leur signifier les raison, dont trois hauts cadres limogés d’une manière humiliante et sans le moindre reproche sur le plan sécuritaire strict, et d’avoir place au « frigo » bien d’autres qui reçoivent des salaires sans rien faire.

On sait très bien, par ailleurs, que le directeur général de la Sûreté nationale a pour mission d’assurer la coordination entre les responsables des divers services du ministère qui font, concrètement, le travail sécuritaire sur le terrain. Autrement dit, il n’est pas directement impliqué dans l’action technique des différents services.

On reproche aussi le vide laissé dans les services de renseignements dans les diverses régions, notamment celles de l’intérieur du pays.

Il ne faut pas oublier, non plus, que les auteurs des réussites sécuritaires ont pour noms, également, l’institution militaire et la Garde nationale. C’est dire qu’il est erroné de personnifier un travail, de nature, collectif et d’essayer de trouver un héros

Il est temps de consacrer les institutions dont notamment celle sécuritaire qui devrait fonctionner d’une manière citoyenne et républicaine sans être ramenée à une seule personne quelque soit sa valeur intrinsèque.

 

 

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