Jeune Afrique : Youssef Chahed a-t-il la capacité de renverser la table ?

 Jeune Afrique : Youssef Chahed a-t-il la capacité de renverser la table ?

 

Dans une « grande interview » accordée à Jeune Afrique et publiée dans sa dernière édition,  Un mois après son investiture, le chef du gouvernement Youssef Chahed  a répondu à  de « nombreuses questions, sans en exiger la liste au préalable ». « Il sait ce qui l’attend et qu’il ne bénéficie d’aucun état de grâce. Son diagnostic est clair, sa feuille de route aussi. Reste à savoir comment il compte s’y prendre pour redresser le pays, rétablir l’autorité de l’État et remettre l’Administration en ordre de marche ».

Jeune  Afrique se demande si le plus jeune premier ministre de l’histoire du pays a « l’envie et la capacité de renverser la table et d’imposer des réformes chaque jour plus urgentes dans un contexte des plus compliqués ? Bref, pourra-t-il réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? »

Youssef Chahed se définit comme un « social-libéral », comme beaucoup de Tunisiens imprégnés du parcours postindépendance du pays, a-t-il expliqué. Il a pour «  optique » de  privilégier « une adaptation aux besoins et la liberté d’entreprendre. Il faut libérer les énergies, notamment celle des jeunes, et laisser la libre entreprise se développer. C’est une culture qui devrait être instillée tout au long du parcours éducatif ».

Il a énuméré ses cinq priorités, celles contenue » dans le « pacte de Carthage ».

La lutte contre le terrorisme, contre la corruption, équilibre budgétaire, croissance, politique de la ville. Elles ont été déclinées « en un plan d’actions concrètes pour les trois années à venir. Le principal défi est effectivement le retour de la confiance ».

Et même si ce genre de discours va été tenu par ses  prédécesseurs, il pense réussir là où ils ont échoué. »Beaucoup de gouvernements, a-t-il dit, ont travaillé en « mode pompier ».  Il a jouté que « durant ce premier mois de prise de fonctions, le gouvernement a paré au plus pressé, mais a aussi bâti en parallèle et en un temps record le plan d’action évoqué plus haut, qui repose sur une approche économique précise. Mais l’essentiel est qu’il résulte d’une vraie vision. Nous avons un vrai projet et ne nous contenterons pas de gérer les urgences ou les affaires courantes ».

Il compte sur la solidarité de son équipe gouvernementale. En dépit  «  d’orientations politiques différentes, tout le monde a joué le jeu durant ce premier mois d’activité. Au préalable, j’avais insisté auprès de mon équipe sur le fait que les ministres devaient servir le pays et non leurs partis ou une idéologie. Les Tunisiens expriment une forte attente, mais je ressens également un certain optimisme, l’envie de donner une chance à ce gouvernement. Nous n’avons plus le droit à l’erreur et devons sortir la Tunisie du marasme économique. Tout le monde en est conscient ».

Il privilégie «  l’anticipation en matière de gestion des crises. Remettre de l’ordre dans l’organisation et le management, redonner confiance aux dirigeants des régions, qui sont parfois isolés voire malmenés, et assurer le suivi des projets participent aussi à la réhabilitation de l’autorité de l’État et à l’apaisement des tensions sociales. Les citoyens ont des attentes, ils veulent voir les projets démarrer et des actions concrètes être menées, même si les résultats ne sont pas immédiats. Ils veulent savoir où ils vont ».

Lire l’interview de sa source :

http://www.jeuneafrique.com/mag/363717/politique/tunisie-youssef-chahed-...

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