K. Saïed déclare en France: « le climat politique est malsain et n’incite pas à l’investissement en Tunisie »

K. Saïed déclare en France: « le climat politique est malsain et n’incite pas à l’investissement en Tunisie »

 

« Le climat politique est malsain et n’incite pas à l’investissement ». Cette phrase lourde de sens, qui croyez-vous qu’il a prononcée. Je vous le donne en mille. Me croirez-vous si je vous révélais que c’est le président de la République Kaïs Saïed en personne qui l’a dite au cours de son interview qu’il a accordée à France 24 et que celle-ci a diffusé en différé.

Si le chef de l’Etat tenait à ce que personne ne viendrait pas investir en Tunisie, il ne se prendrait pas autrement. D’abord un président de la République n’a pas le droit de dire du mal de son pays à l’extérieur, cela ne se fait pas. On se rappelle de chefs d’Etat, étrangers ceux-là, qui ont piqué une grosse colère lorsqu’un journaliste leur a demandé de réagir à des propos faits par son principal opposant. « N’attendez pas de moi de parler du mal de mes compatriotes à l’étranger », l’a-t-on entendre dire.

Mais Kaïs Saïed n’a pas ses scrupules. Et lui d’ajouter : « On ne peut parler d’atmosphère saine en Tunisie que lorsque le responsable l’est vraiment, que la loi exprime la volonté populaire et que la justice est équitable »

Comment on dit fort justement que la qualité première du capital n’est point le courage, comment peut-on demander aux investisseurs nationaux et étrangers de venir financer des projets en Tunisie et prendre des risques quand bien même calculés quand le président de la République dit que le climat politique n’est pas incitatif à l’investissement.

Chef suprême de l’appareil diplomatique dont l’une des composantes majeures est la diplomatie économique, le président de la République a entre autres rôles celui d’appeler les investisseurs à venir en Tunisie, fait donc le contraire de ce qu’on attend de lui.

Imaginez qu’un chef d’Etat ou même un ministre étranger dise la même chose de la Tunisie, que ne dirait-on pas. Il n’est pas exclu qu’on demande de rompre les relations avec ce pays. Mais ce n’est pas tout.

Alors que l’on n’a jamais cessé de dire et de répéter que les finances publiques traversent la plus grave crise de l’histoire de la Tunisie indépendante et qu’une délégation vient de rentrer de Washington où elle était partie demander un prêt de plusieurs milliards de dinars, que dit le chef de l’Etat.

« Sommes-nous vraiment un pays vraiment pauvre quand on ne cesse de parler de milliards, dont le nombre est incalculable, et pourtant on nous dit que le pays est pauvre, affligé par la corruption. Certes nous avons besoin de fonds, mais nous avons surtout besoin de justice sociale, besoin de déclarer la guerre à la corruption, nous avons besoin de climat politique sain, ce climat politique est actuellement malsain ».

Une déclaration de la sorte peut-elle venir dans la bouche du chef de l’Etat. Et lui de poursuivre : « La Tunisie possède toutes les richesses, malheureusement plus il y a des textes (de loi), plus il y a des voleurs. Nous entendons depuis des années de réforme, mais aucune réforme n’a été entreprise.(…). On ne peut mettre fin à la corruption qui s’accroit tels des essaims de criquets que s’il y a une justice, car lorsque la politique rentre dans les palais de justice, celle-ci en sort ».

Poursuivant sa critique, il estime que le climat politique sain ne peut se concevoir que si le responsable assume ses responsabilités devant le citoyen. On ne se rappelle du citoyen que lors du vote, il est considéré comme un bulletin de vote à mettre dans l’urne. »

Des propos bien évidemment populistes cat il ajoute que les jeunes sans emploi sans une richesse réelle et non un fardeau. Jamais on n’a vu un président de la République, symbole de la nation et garant de son unité faire de l’obstruction sa seule et unique fonction.

Par ses propos il ne fait que du blocage. Plus d’une année et demie depuis son accession à la magistrature suprême Kaïs Saïed n’a pas quitté l’habit du candidat-opposant et il n’a fait aucune proposition pour changer le cours des choses si tant qu’il pourrait le faire.

RBR

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