Krichi: le diffusion du témoignage de Imed Trabelsi n’a aucun lien avec la loi de réconciliation économique

Le président de la commission d'arbitrage et de réconciliation à l’Instance Vérité et Dignité (IVD) Khaled Krichia déclaré samedi sur Mosaïque FM que la séance d’audition de Imed Trabelsi a été programmée depuis le mois de janvier 2017 et la diffusion de la vidéo n’a aucun lien avec l’examen de la loi de réconciliation économique et financière par l’ARP.

Il a révélé que l'enregistrement a eu lieu cette semaine à la prison d'El Mornaguia et non durant l'été 2016. L'IVD n'a pas réussi à passer le témoignage en direct pour des raisons techniques et sécuritaires, a-t-il ajouté.

En réponse aux accusations de montage du témoignage et de la suppression de certains noms et de certains évènements, Khaled Krichi a noté que le montage était lié aux thèmes évoqués dans le témoignage et qui parlait du système de corruption. Le montage et la suppression a touché des détails qui n'ont aucune importance. Ce qui compte ne sont pas les noms, mais le démantèlement du système de corruption. La quête de l'IVD est de connaitre les méthodes de corruption et les textes de loi qui ont facilité ce genre de crimes.

Khaled Krichi a ajouté que les évènements relatés par Imed Trabelsi n'ont pas été supprimés. Il a cité des noms et il a fait signe à d'autres. Il est libre de dire ce qu'il veut. L'IVD n'a pas le droit d'intervenir dans son témoignage. Elle n'assume pas non plus la responsabilité juridique de ces déclarations.

Le côté technique a imposé la gestion du temps et des thèmes du témoignage. Le seul objectif est de démanteler le système de corruption et d'éviter la reproduction des crimes. Khaled Krichi a assuré que l'IVD n'a reçu aucun appel après la diffusion de ce témoignage.

Ceux qui ont commis des crimes ont encore la chance de présenter leur dossier pour bénéficier du mécanisme d'arbitrage et de réconciliation. Même ceux qui ont été cités par Imed Trabelsi sont concernés par la réconciliation, a-t-il dit.

Khaled Krichi a assuré aussi qu'il y a d'autres surprises dans des témoignages qui ont un lien avec la réconciliation nationale dans le cadre de la justice transitionnelle. Il a ajouté que l'IVD est capable d'organiser la réconciliation en respectant la justice transitionnelle qui a pour finalités de dévoiler des vérités, d’imposer la poursuite des criminels et de réformer les institutions. L'instance a déjà lancé ce processus en publiant des décisions d'arbitrage définitives. Ces décisions seront annoncées prochainement. Il y a des surprises dans le cadre de la véritable réconciliation nationale, a-t-il estimé.

Le président de la commission d'arbitrage et de réconciliation à l'IVD a salué l'institution pénitentiaire, le ministère de la justice et la direction des prisons et de rééducation qui ont contribué à la réalisation de ce témoignage. Il a espéré que les autres ministères et institutions de l'Etat suivront cet exemple conformément à l'article 148 de la Constitution et à la circulaire publiée le 30 septembre 2014 qui organise le travail de l'IVD.