La guerre se rallume entre L. Yacoubi et N. Jalloul

La guerre se rallume entre L. Yacoubi et N. Jalloul

A peine est-elle éteinte, la guerre se rallume entre Lassaad Yacoubi le secrétaire général du Syndical général de l’enseignement secondaire et Néji Jalloul, le ministre de l’Education. Objet des hostilités, le livre blanc sur la réforme de l’enseignement exhibé en trophée par le ministre et contesté par le syndicaliste. « Nous n’acceptons pas ce livre qui est la somme des projets de Nidaa Tounes et de la Banque mondiale » tonne Yacoubi qui n’est pas à une bataille près avec le ministre. « Faux » répond Jalloul sur Mosaïque fm invité par Boubakeur Ben Akacha. « Le livre blanc est le fruit du travail des experts du ministère, rien que le ministère » ajoute-t-il « Si Nidaa Tounés était tout aussi inspiré que ne l’est le rapport, je dirais chapeau, mais ce n’est pas le cas. Quant à la Banque mondiale, elle n’a rien à voir là-dedans, d’ailleurs l’UGTT qui est en rapport avec l’institution internationale peut lui poser la question », dit-il en ajoutant « être en rapport avec cette institution n’a rien d’insultant ni de dégradant ». A bon entendeur.

Naji Jalloul a défendu bec et ongles « sa » réforme, inscrite dans ce livre blanc avec l’objectif d’améliorer l’enseignement et d’amener l’élève à avoir un bagage pour affronter la vie adulte. Il veut une école de la république qui offre l’égalité des chances pour tous les enfants sans considération de leurs régions, de leurs origines sociales ou du degré d’instruction de leurs parents.

Lassaad Yacoubi ne l’entend pas de cette oreille. Il se veut l’adversaire du ministre dans tout ce qu’il dit ou entreprend. S’il dit blanc, lui dira noir. S’il marche à gauche, lui ira à droite. Alors, tous les arguments sont bons pour se mettre en travers de celui qui est considéré par l’opinion publique comme le meilleur des ministres du gouvernement.

D’ailleurs fort de cette popularité, le ministre n’a nullement l’intention de baisser les bras. Dans ce bras de fer avec le secrétaire général du syndicat général de l’enseignement secondaire, Naji Jalloul prend l’opinion publique à témoin. Lui, le réformateur ne veut rien lâcher à l’autre ainsi taxé de conservatisme.

Lui cherche le bien des élèves, quand l’autre les prend en otages dans un conflit qui ne les regarde pas.

La dernière trouvaille de Yacoubi, celle de « retenir les notes des élèves » à la fin de l’année scolaire pour obtenir gain de cause, ne peut qu’accroitre la colère des parents contre ce syndicaliste déjà honni. « J’irai voir M.Houcine Abbassi avec qui j’ai les meilleurs rapports et je sais qu’il comprendra ma démarche » lâche Naji Jalloul agacé mais qui ne veut rien laisser paraître.

Il n’est pas homme à se laisser abattre. Bien au contraire tant qu’il se sentira visé, il se défendra avec toute la force dont il est capable. Quand on lui demande si la nouvelle de sa promotion au sein de Nidaa Tounés pour prendre les rênes du parti tout en demeurant ministre de l’Education, il ne se fait pas prier pour dire que s’il reste un seul à Nidaa Tounés, il serait celui-là et que lui, il reste fidèle au fondateur du parti. « J’ai dit qu’il est le propriétaire de la patente, je persiste et je signe »ajoute-t-il tout heureux de son bon mot. « Oui bien sûr je serai fier et heureux de rendre service au parti qui est le mien et que je ne le lâcherai pour rien au monde » finit-il par dire.

A l’évidence, il se plait au ministère de l’Education qu’il ne veut pas lâcher non plus.

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