La majorité des nouveaux médecins en France sont des...Tunisiens

La majorité des nouveaux médecins en France sont des...Tunisiens
 
 
Le Centre National Français de Gestion des Praticiens Hospitaliers et des Personnels de direction de la Fonction publique hospitalière vient d'organiser un concours pour les médecins (toutes spécialités confondues) ayant le droit d'exercer en France et qui sont titulaire d'un diplôme hors Union européenne. Ce qui est frappant dans les résultats de ce concours, c'est que l'écrante majorité des admis sont des étrangers. Et parmi ces étrangers ce sont les Tunisiens qui constituent la grande majorité.(Voir ICI la liste des lauréats).
 
On savait que la fuite des compétences était d'actualité, mais il est difficile d'imaginer que la fuite de nos cerveaux ait atteint un point aussi préoccupant. Ce qui fait encore plus mal, c'est que ces jeunes médecins tunisiens ont fait tout leur cursus en Tunisie (du primaire au doctorat) et ont été formés par l'argent du contribuable tunisien.
 
Un des jeunes médecins a confié à Espace Manager, les raisons de cette traversée de la Méditerranée: "Bien que la plupart des gens aient des idées reçues selon lesquelles les médecins ne chôment jamais, eh bien c'est loin d'être le cas. En Tunisie, le chômage des médecins a atteint un tel point que les étudiants, une fois le doctorat en poche, n'ont pour seule ambition que d'aller en Europe dans l'espoir de lendemains meilleurs. Car beaucoup de mes collègues restés au pays souffrent le martyre et sont confrontés aux dures réalités du chômage. Certains médecins deviennent des délégués médicaux, d'autres sont des chomeurs de luxe.", lance-t-il de façon sarcastique.
 
La migration des médecins tunisiens a toujours suscité des débats contradictoires. Si les uns dénoncent avec vigueur cette fuite des cerveaux pourtant formés par la Tunisie, d'autres pointent du doigt le manque d'opportunités de carrière en Tunisie pour ces jeunes médecins qui n'ont d'autre choix que de tenter l'aventure ailleurs quand la moindre occasion se présente à eux.
 
Pourtant, l'ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, avait, à un certain moment, voulu trouver une solution radicale à cette dramatique situation en proposant aux médecins sortants d'exercer sous forme de stage, pendant une année ou deux, dans les régions intérieures du pays. Mais curieusement, cette proposition lui avait attiré les foudres des médecins et même de quelques membres de la société civile. 
 
Peinant pour l'instant à trouver la solution miracle pour retenir ses enfants proodiges, la Tunisie est en train de vivre la pire période de l'exode de ses médecins. Malheureusement, la France n'est pas le seul receptacle de ces toubibs. Beaucoup atterrissent aussi en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe ou même d'Amérique où ils bénéficient de bien meilleures conditions de travail.
Reste donc à savoir quand l'Etat tunisien va-t-il réagir en arrêtant cette horrible hémorragie  !
 

Votre commentaire