La Tunisie asphyxiée 

La Tunisie asphyxiée 

Par Naoufel Ben Aissa

Mon ami Dr Chafik Chelly a écrit voilà un an, jour pour jour, au sujet de ce qui est advenu de la Tunisie : "..... c'est ce que l’on appelle l’inaptocratie, séquelle de l’autocratie de la première république et la voyoucratie de la seconde. La Tunisie se cherche mais ne se trouve guère entre menace de théocratie et retour à l’autocratie. C’est un apprentissage long et difficile où la ploutocratie des fortunés domine devant la cacocratie de l’élite politique ...".

Un regard simple sur notre vécu montre la gravité des conséquences de ces moins-que-rien placés dans des postes de gouvernance. D'abord, l'échec économique conséquent aux politiques de l'échec menées par les gouvernements de novices successifs de la dernière décennie.

Ensuite, le laissé pour compte des populations rurales de la "Tunisie oubliée ", toujours marginalisées, a généré une situation morbide. On n'en parle plus, et pourtant, ça continue.

J'ai envie de poser une question simple aux gens qui nous gouvernent : si tout ce que vous savez faire est de magouiller, comploter, mentir, vous engueuler et vous arracher le pouvoir, en quoi êtes-vous compétents ? De quoi êtes-vous responsables ? Pourtant, une fois en place, vous vous comportez en seigneurs et vous vous exprimez en détenteurs de la science infuse alors que Michel de Montaigne disait "sur le plus haut trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul » ! A bons entendeurs.

Nonobstant ce qui a poussé le pays à l'enlisement durant la dernière décennie, depuis une vingtaine de mois, la Covid a servi d'arbre qui cache la forêt. Toutes les preuves sont là pour montrer que la "pandémie" a été mal gérée et que le cataclysme économique du pays qu'elle a généré aurait pu être évité, en grande partie du moins. Les responsables ont en fait manqué de personnalité, de savoir-faire, de courage et de créativité. Pourtant, personne n'assume et n'est appelé à rendre des comptes et on s'étonne même que le pays, déjà en faillite, coure vers la banqueroute !

Qui va payer les conséquences de tant d'incapacité ?

Aujourd'hui, un nouveau gouvernement, sorti d'on ne sait où, est mis en place. Indépendamment de tout, on a l'impression qu'il va adopter une gestion par à coup et au jour le jour. Ni politique annoncée, ni planification en vue ou feuille de route adoptée. Par contre, il y a une chose en vue : on est au bord de l'abîme. Faute d'éclaircissements, la Tunisie, hélas asphyxiée, sombre de plus en plus et risque fort de s’enfoncer encore plus.

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