Le gouvernement empêche Sfax d'abriter les Jeux Méditerranéens !?

 Le gouvernement empêche Sfax d'abriter les Jeux Méditerranéens !?

Nous avions déjà annoncé dans un précédent article que la ville de Sfax présentera officiellement sa candidature pour l'organisation des jeux méditerranéens de 2021 avant la date limite des dépôts de candidature le jeudi 31 juillet 2014. Sauf que voilà, il semble que tout n'est pas aussi simple que l'on puisse imaginer et pour cause...
 
En effet, le dossier de la ville de Sfax risque purement et simplement de ne pas être présenté puisque l'Etat tunisien n'a pas encore délivré la lettre de garantie et de soutien, nécessaire dans ce genre de candidature.
 
Et comme le pays s’apprête à entrer dans les vacances prolongées de l'Aïd, il est très difficile de voir le comité d'organisation recevoir cette lettre du gouvernement pour déposer la candidature à temps et la défendre face à deux autres poids lourds du Maghreb, à savoir la ville d'Oran qui a mis à disposition toutes les ressources financières nécessaires pour ce faire et la ville de Tanger qui bénéficie, excusez du peu, du soutien du Roi Mohamed VI en personne.
 
Pourtant, la commission d'organisation tunisienne qui a pris en charge le dossier n'a pas fait les choses à moitié puisqu'un dossier en béton a été préparé et soumis aux autorités concernées. La fameuse cité sportive méditerranéenne, dont rêve Sfax depuis des décennies, a même trouvé un investisseur chinois prêt à la préparer dans les délais requis dans le cadre du partenariat public privé.

Outre le fait que plusieurs actions de promotion dont des documentaires en langue arabe, française et anglaise ont été préparés pour faire la promotion du dossier convenablement et de la meilleure des manières, mieux encore, un avion privé a été affrété par la compagnie Syphax Airlines, partenaire de Sfax 2021, pour ramener la délégation Sfaxienne le jeudi 31 juillet à Athènes pour déposer son dossier.
 
Mais tous ces efforts à l'échelle régionale n'ont pas été suffisants pour convaincre les autorités nationales, à savoir le ministère des Sports et la Présidence du gouvernement à parrainer ce dossier et à le soutenir.

Pourtant, avec une telle candidature c'est toute la Tunisie qui en sortirait gagnante, déjà d'un point de vue aura et publicité pour la "Destination Tunisie" mais aussi une amélioration d'une infrastructure en peine de développement depuis des années pour ne pas dire des décennies pour la deuxième grande ville du pays.
 
Mais si rien n'est fait, et d'une façon assez urgente, il semble que le rêve de Sfax s'éloignera petit à petit et il sera malheureusement trop tard quand on voudra rectifier le tir. C'est ce que M. Mehrez Boussayène, président du Comité National Olympique Tunisien, et par ailleurs membre de la délégation en charge du dossier, nous a indiqué aujourd'hui dans une brève déclaration durant laquelle il a tiré la sonnette d'alarme sur la nécessité de soutenir ce projet.

Furieux, M. Boussayène nous a affirmé que le dossier semble prendre le chemin du tiroir et que le gouvernement Jomâa ne compterait pas prendre au sérieux cette démarche et ne compte pas soutenir cette candidature. En tous les cas, ce sont les échos qu'il a pu obtenir après ses nombreuses interventions pour défendre le dossier.
 
Les raisons avancées ça et là c'est qu'un tel projet coûte énormément d'argent à l'Etat. Du moins c'est la raison officieuse qui ne saurait tarder pour devenir officielle si rien n'est fait entre-temps.
 
Mais ce qui doit être mis à la lumière du jour, là, c'est qu'il s'agit uniquement d'une candidature dans un premier temps. Si jamais cette raison viendrait à devenir officielle, ceci voudrait dire que la Tunisie annoncerait sa banqueroute jusqu'à l'année 2021 au moins, soit dans plus de 7 années.
 
Dans le même cadre, il faut rappeler que le gouvernement Laârayedh a donné son aval pour cette candidature et que dans la logique de la continuité de l'Etat, rien n'empêche de la soutenir à présent, surtout lorsque l'on voit l'enthousiasme des autorités de nos voisins algériens et marocains.
 
Aujourd'hui, il faudrait que tout le monde s'active pour rectifier le tir et remettre les choses dans le bon sens, sans quoi ce serait une énorme perte sur tous les plans et pour notre chère Tunisie avant même la ville de Sfax.

Espérons enfin que le gouvernement, et à sa tête le Premier ministre, Mehdi Jomâa, puisse faire le nécessaire à temps pour ne pas briser le rêve de Sfax.

Slim Maâtoug