Le ministre de la Santé accusé de bloquer la création du plus grand hôpital privé de cancérologie du continent africain à Gabés

Le ministre de la Santé accusé de bloquer la création du plus grand hôpital privé de cancérologie du continent africain à Gabés

 

Les promoteurs du European Cancer Centers - Tunisie (ECC - Tunisie) viennent d’adresser une lettre ouverte au Chef du Gouvernement, Mehdi Jomâa, lui demandant solennellement de protéger l’état de droit et la justice en Tunisie.

Dans cette lettre, ces investisseurs ont lancé de graves accusations contre le ministre de la santé Mohamed Salah Ben Ammar et lui ont reproché de bloquer la création du plus grand hôpital privé de cancérologie du continent africain dans la région de Gabés et de favoriser un autre projet médical privé pluridisciplinaire, de notoriété publique à Tunis.

Ces investisseurs sont allés plus loin en estimant que les lobbies et la corruption au plus haut niveau vont parvenir à bloquer les investissements étrangers porteurs de développement économique et humain pour le peuple tunisien.

En plus de la lettre adressée au Chef du Gouvernement l’European Cancer Centers - Tunisie (ECC - Tunisie) a édité un communiqué dont voici les principaux extraits :

« Des investisseurs européens et tunisiens, associés aux plus grands experts mondiaux de la cancérologie, travaillent depuis 2011 au développement dans la région de Gabès (sud de la Tunisie) du ECC - Tunisie, plus important hôpital privé de cancérologie du continent africain.

Il s’agit d’un projet majeur pour la santé publique, l’économie et l’emploi en Tunisie : Un investissement direct étranger de plus de 25 millions d’euros, la création de 300 emplois à haute valeur ajoutée exclusivement tunisiens, le développement du tourisme médical en Tunisie, la mise en place d’un programme de recherche de pointe et la création de la première bio-banque d’Afrique.
Sur le plan social, European Cancer Centers (ECC) s’est engagé à créer une Fondation indépendante afin de soigner les plus démunis en Tunisie. ECC a pris l’engagement formel d’apporter une dotation annuelle de 800 000 euros au budget global de 5 millions d’euros de cette Fondation, ce qui permettra de prendre entièrement en charge le traitement de 1000 patients par an et de sauver de nombreuses vies humaines.

Ce projet tuniso-européen a suscité l’enthousiasme des Autorités et de la population en Tunisie et a été intégré le 13 novembre 2013 dans la catégorie « Grand projet national » par les Institutions tunisiennes.

Après la signature d’un Accord de principe par le Ministre de la Santé Publique le 11 décembre 2013, de nombreux mois de travail associant la Commission Interministérielle des Grands Projets et le Cabinet du Chef du Gouvernement ont permis de présenter ce projet à la Commission Supérieure des Grands Projets le 22 août 2014.
 
La décision de la Commission Supérieure des Grands Projets a été notifiée à ECC et fait mention d’un refus du projet ECC – Tunisie. La décision de la Commission est la conséquence du veto du Ministre de la Santé Publique,  Mohamed Salah Ben Ammar, seul membre de la Commission à s’opposer au développement du projet ECC - Tunisie, alors même qu’ECC a reçu un Accord de principe signé de son prédécesseur.

La décision personnelle du Ministre de la Santé Publique, qui n’est motivée par aucun argument recevable et objectif, va donc priver la Tunisie d’un projet qui apporte de multiples avantages en termes de santé publique, de développement économique et de développement social au peuple tunisien. »

Le communiqué s’est interrogé sur les raisons de la position du Ministre de la Santé Publique au vu de la situation dramatique de la lutte anti-cancer en Tunisie, qui génère des conséquences désastreuses pour la santé publique et le peuple tunisien, avant de de s’interroger sur la volonté réelle du Gouvernement de  Medhi Jomaa d’attirer les investisseurs étrangers, et ce dans un contexte économique catastrophique pour la Tunisie avec des investissements directs étrangers en baisse de 23.4 % au premier semestre 2014 et de nombreux chômeurs dans le secteur médical ……
 L’ECC a dénoncé la décision du Ministre de la Santé Publique, qui renie l’accord de principe pour l’implantation du projet signé le 11 décembre 2013 par son prédécesseur, portant ainsi atteinte à la continuité de l’Etat tunisien et à la valeur de la signature de l’Etat tunisien.

Par ailleurs, ECC a indiqué dans son communiqué qu’il a attiré l’attention du Chef du Gouvernement sur ce qu’il considère lien: « Entre la décision du Ministre de la Santé Publique,  Mohamed Salah Ben Ammar, et l’implication éventuelle dans un projet médical privé pluridisciplinaire, de notoriété publique à Tunis, qu’il chercherait à privilégier en bloquant le projet ECC – Tunisie…. »

L’ECC est allé plus loin dans son communiqué se montrant très menaçant en ajoutant : «S’il s’avère que des intérêts personnels ont bloqué et bafoué le processus démocratique et porté atteinte aux intérêts de la Tunisie et du peuple tunisien, il appartiendra aux Institutions judiciaires de garantir le respect de l’état de droit, de la justice et de l’équité, afin de permettre aux investisseurs étrangers de participer pleinement au redressement économique de la Tunisie. »

Dans l’attente de la position officielle du ministre de la Santé qui doit répondre à ces accusations et éclaircir les tunisiens sur les réalités de ce dossier, il est clair que cette affaire va faire couler beaucoup d’encre.