Le ministre du Commerce exige des conditions pour que la Tunisie intègre l’ALECA

Le ministre du Commerce exige des conditions pour que la Tunisie intègre l’ALECA

 

Un débat animé par le ministre du Commerce et de l’Industrie Omar Béhi a été organisé jeudi 02 mai 2019 par la chambre de commerce Tuniso–française du commerce et de l’industrie en présence de  l’ambassadeur de France en Tunisie Olivier Poivre D’Arvor.

Le débat a eu lieu autour de certains problèmes que rencontre le secteur du commerce en Tunisie, tels les impôts et retenues à la source, les restrictions à l’importation, les difficultés, le déséquilibre commercial, (…). Les partenariats tuniso-français et ceux de l’Europe avec la Tunisie en général et l’ALECA ont également été abordés. 

Le ministre du Commerce et de l’Industrie a rappelé la place que tient la France (premier investisseur et partenaire) dans les échanges commerciaux tunisiens et dans l’exportation. Les sociétés françaises et franco-tunisiennes détiennent la part du lion dans les secteurs de l’électrique, l’électronique, l’automobile, l’informatique, les télécommunications, les services, les centres d’appel… 

Le ministre Omar Béhi a aussi souligné que l’importation de l’Europe, malgré les restrictions relatives à la qualité des produits, est restée stable en 2019.
 
Olivier Poivre D’Arvor, des restrictions mal perçues à Bruxelles  

De son côté, l’ambassadeur de France en Tunisie a déclaré que les restrictions à l’importation ont été mal perçues à Bruxelles. Il a exhorté la Tunisie à accélérer les négociations concernant l’adhésion à l’ALECA. 

« Nous avons, nous les Européens un petit sentiment d’incompréhension. Tout laisse à penser que la belle histoire entre l’Europe et la Tunisie peut être gâchée malgré les efforts de l’Europe comme les dons de 300 millions d’euros qui n’existent nulle part… 

Vous dites que c’est inférieur aux dons reçus par la Grèce, mais vous ne faites pas partie de l’Europe non plus. Nous ressentons le renfermement de la Tunisie sur elle-même, or l’investisseur a besoin de se sentir accueilli. On parle de souveraineté nationale, des tentatives françaises de colonisation… Nous ne voulons pas vous coloniser. », a souligné Olivier Poivre d’Arvor, en rappelant la reconversion de dettes d'une valeur de 4 millions d’euros pour l’hôpital de Gafsa. 

Et d’ajouter que ce discours devient « insupportable », en rappelant que la balance est déficitaire pour la France, ce à quoi, Omar Béhi a répondu que la Tunisie ne remet pas en cause les relations historiques avec notre partenaire privilégié. « Au-delà de la proximité et de l’Histoire, la France et la Tunisie ont la même vision du monde et de l’individu en tant qu’entité », a argumenté le ministre du Commerce et de l’Industrie. 

Les conditions de la Tunisie pour intégrer l’ALECA

Omar Béhi a rappelé lors de ce débat les conditions de la Tunisie pour intégrer l’ALECA, à savoir, la mise à niveau au préalable du secteur de l’agriculture, la libre circulation des professionnels des services concernés et la libération des quotas. 

Il a par ailleurs déclaré que la demande européenne sur l’huile d’olive tunisienne a été de 33 plus que le quota fixé qui était de 60000 tonnes en 2018. Le ministre a également fait allusion au retard de l’accord de l’ALECA par « le rejet de la société civile et des différents syndicats avec lesquels un dialogue doit être établi ». « Il nous faut une bonne communication pour démontrer que l’accord est favorable à la Tunisie, personnellement je pense qu’il l’est, comme j’ai toujours pensé que l’accord de 95 l’a été… »

Hajer Ajroudi

Votre commentaire