Le Tennis Club de Tunis pris en otage

Le Tennis Club de Tunis pris en otage
 
L’affaire des élections du nouveau comité directeur du Tennis Club de Tunis ne cesse de défrayer la chronique depuis le mois de décembre dernier. Organisées une fois tous les deux ans, ces élections auraient dû normalement avoir lieu en octobre 2015, mais pour des raisons organisationnelles, elles ont été reportées à la date du dimanche 17 janvier 2016. 
 
Un comité indépendant d’organisation des élections (CIOE) a été entretemps constitué. Présidé par Abdelmalek Dahmani, il était composé de Kais Sellami, Hajer Driss, Laroussi Haddad et Sonia Ben Hassine.
 
Deux listes se sont présentées devant ce comité et ont été validées pour entrer dans la course. Elles étaient conduites respectivement par l’actuel président Slimane Zoubeïdi qui brigue un autre mandat et par le membre Karim Ben Ammar qui vise à lui succéder.
 
Après une campagne électorale mouvementée et parfois houleuse à cause des accusations de favoritisme portées à la liste de Zoubeïdi présentée comme soutenue par le comité national olympique Tunisien, les deux listes sont arrivées finalement ex-aequo dans la course, avec 143 voix chacune.
 
Face à cette situation de vide juridique, il a été décidé que le comité indépendant d’organisation des élections (CIOE) organise de nouvelles élections le dimanche 7 février. Sauf que ce deuxième tour n’a finalement pas eu lieu à la date convenue comme prévue. A la place, le siège du Tennis Club de Tunis a abrité une conférence de presse donnée par trois membres du comité indépendant d’organisation des élections (CIOE), à savoir Abdelmalek Dahmani, Kais Sellami et Hajer Driss.
 
Dans une ambiance très tendue, rarement vécue dans le club, les présents ont crié au scandale et dénoncé : «  les dépassements de l’ancien bureau directeur de Zoubeïdi et le soutien qui lui est porté par les autorités et particulièrement par le président du CNOT, Mehrez Boussayane. »
 
Il est inutile, dans ce sens, de rappeler que les trois derniers jours qui ont précédé la date prévue des  nouvelles élections, soit le dimanche 7 février, ont été très mouvementés au Tennis Club de Tunis. Magouilles, pressions, accusations de toutes parts ont envenimé l’ambiance poussant deux des membres du comité des élections, à savoir Sonia Ben Hassine et Laroussi Haddad, à démissionner.
 
La décision de l’ancien bureau directeur de dissoudre le comité d'organisation des élections et de le remplacer par un nouveau n’a fait qu’allumer encore plus la tension. Elle a été considérée comme la goutte qui a fait déborder le vase pour les protestataires qui ont estimé qu’il est injuste que le candidat Zoubeïdi dissolve une commission et nomme une autre qui gèrera des élections où il est lui-même candidat !
 
Cependant, le clan de ce dernier a entretemps justifié cette décision par des dépassements graves du CIOE : « qui a outrepassé ses prérogatives », ainsi que par une « fraude qui a eu lieu durant les premières élections, puisqu’un étranger au club a participé au vote ». Le comité directeur sortant a aussi justifié la dissolution du CIOE par la démission de quelques-uns de ses membres.
Accusations qui ont été bien sûr réfutées par les membres restants du CIOE, ainsi que les supporters de la liste du candidat Karim Ben Ammar.
 
Pour eux, la commission des élections a été dissoute parce qu’elle a refusé : « d’approuver et d’appliquer à la lettre les ordres de Monsieur le président et parce qu’elle a osé lui demander les livres comptables, les relevés bancaires pour connaître le nombre réel d’adhérents en règle.»
 
Concernant l’alibi de la démission de deux membres du comité des élections qui a poussé à sa dissolution, les protestataires estiment que les statuts du TCT ne prévoient ni le nombre des membres, ni le nombre des démissions pour qu’il soit dissous.
 
Face à la tournure des événements, l’affaire a été portée devant le ministère des Sports et finira probablement devant la justice, puisque la fossé s’est ouvertement creusé entre les deux clans opposés. Entre-temps, c’est l’emblématique Tennis Club de Tunis qui est pris en otage de cet imbroglio indigne de son histoire.
 
M B
 
 
 

Votre commentaire