Libye: L’ONU plie bagages et les USA réfléchissent !

 Libye: L’ONU plie bagages et les USA réfléchissent !

A Tripoli, les hostilités entre des groupes armés rivaux ont repris dimanche. Ces attaques n’ont pas épargné l’aéroport de la capitale contrôlé depuis 2011 par les brigades anti-islamistes. Devant l’incapacité du pouvoir libyen à restaurer la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens, il envisage de recourir aux forces internationales.

Pour comprendre les enjeux de ces batailles, il faut remonter à la destitution du pouvoir du Guide libyen en 2011. A cette époque, des groupes armés se sont organisés pour venir à bout de Mouammar Kadhafi. Après leur victoire, ils se sont scindés en plusieurs courants. On retrouve les milices islamistes considérées comme le bras armé du courant islamiste au sein des autorités, alors que les brigades anti-islamistes qui viennent de la ville de Zenten (sud-ouest de Tripoli) sont considérées comme la force militaire du camp libéral.
 
Ainsi, le 25 juin une élection législative a été organisée et le résultat sera publié 20 juillet. Dans cette consultation électorale, les libéraux sortiront vainqueurs devant les islamistes, laissent croire des diplomates à Tripoli. Plusieurs analystes ont aussi donné leurs opinions.

"Il y a une partie qui a perdu les élections et qui tente de gagner en influence autrement", a estimé, en allusion aux islamistes, Othmane Ben Sassi, ancien membre du CNT.
    
Pour le libyen Mohamed Eljarh,"l’assaut sur l’aéroport peut être interprété comme une mesure préventive (des islamistes), qui tentent de s’emparer d’installations importantes dans la capitale". Il poursuit pour souligner que "les islamistes sont déterminés à se maintenir en tant qu’acteur majeur sur la scène politique, après leur défaite aux élections et la menace croissante de l’opération du (général) dissident Khalifa Haftar contre les islamistes dans l’est libyen".

Comme à Tripoli, Benghazi la deuxième ville du pays n’est pas épargnée par la violence. Dans le Chef-lieu de l’Est, des combats opposent depuis lundi les forces de sécurité à des groupes islamistes qui contrôlent l’hôpital al-Jala.

La ville est en outre le théâtre de combats quotidiens entre combattants islamistes et forces paramilitaires du général dissident Haftar, qui avait lancé à la mi-mai une offensive contre les groupes islamistes qualifiés de "terroristes". Ces hostilités ont poussé les Nations-Unies à procéder au "retrait temporaire de son personnel de Libye pour des raisons de sécurité". A la demande du gouvernement de faire appel à une force internationale, la France dit "prendre note", en précisant qu’il appartenait avant tout à l’ONU de l’examiner. Du côté américain, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a précisé "travailler très dur" pour remédier à la situation "dangereuse" en Libye.

Mardi soir, le pouvoir libyen a annoncé la reprise des vols à Misrata et à l’aéroport militaire de Miitiga, dans la banlieue-est de la capitale. Si les mouvements formés d’ex-rebelles imposent la loi des canons pour s’imposer au sommet de l’Etat, la production pétrolière en Libye a repris plus belle, reculant ses cours à New York sous la barre des 100 dollars le baril. Tous tempête que la communauté internationale ferait mieux d’étudier à temps la demande des autorités de recourir à une force internationale. Le pays risque d’être un bastion du terrorisme international, si rien n’est fait.

Fleury Venance Agou