L’insertion des jeunes en Tunisie, une priorité nationale

L’insertion des jeunes en Tunisie, une priorité nationale


Par Ghazi Ben Ahmed
(Directeur de l’Initiative Méditerranéenne pour le Développement)

 
L'Initiative Méditerranéenne pour le Développement a organisé une conférence sur l'inclusion des jeunes à l'IHEC Carthage.L'objectif était de réunir la plateforme Jeune du MDI (appelée MDI500) pour discuter le nouveau rapport de la Banque Mondiale :"Surmonter les obstacles à l'inclusion des Jeunes" et le confronter à la réalité du terrain pour en vérifier la pertinence du diagnostic et des recommandations.

Cette manifestation inaugure un nouveau concept où la Banque Mondiale soumet, pour la première fois, un de ses rapports à la critique de la société civile.

Pendant un mois, les jeunes du MDI500 ont lu, décortiqué, discuté et débattu le Rapport de la BM au sein de différents groupes correspondant aux différents chapitres de l'étude. Les chapitres sont les suivants : Participation, voix et citoyenneté active de la jeunesse, Inactivité et chômage des jeunes, Opportunités économiques, Compétences pour l’emploi et autres services pour jeunes, Aller de l’avant : Politiques et institutions pour l’inclusion des jeunes.

Le 10 avril, ils ont discuté le diagnostic, les causes et les recommandations avec les étudiants de l'IHEC Carthage lors d’une matinée d’étude, et ont ensuite présenté une synthèse devant le ministre de l'Emploi et de la Formation Professionnelle Mr Zied Laâdhari, et des hommes d'affaires venus expressément les écouter. Il s’agit notamment de Mr. Mohamed Rouis, PDG de Leoni, Mr Belgacem Khorchani, PDG de Habra Holding, Mr. Naoufel Ben Aissa, PDG de Vivo Energy...

C'était une expérience pilote inédite et cet événement à l'IHEC Carthage est la première étape d'une mini tournée en Tunisie dans différentes villes du centre et du sud.

Le format choisi pour cette première étape à l'IHEC Carthage sera répliqué, c’est-à-dire : discuter le rapport entre jeunes, société civile, secteur privé et membres du gouvernement.

Concernant le suivi, une note de synthèse sera adressée à la Banque Mondiale avec les remarques des Jeunes du MDI et leurs suggestions. Cette journée du 10 avril marque une étape importante à l’écoute des jeunes et la promotion de leur intégration. Ainsi, malgré les progrès remarquables sociaux et politiques de la Tunisie, l’intégration des jeunes tunisiens et tunisiennes reste un projet largement inachevé. Répondre de manière adéquate et pertinente aux aspirations légitimes des jeunes sera crucial pour soutenir la dynamique de la Tunisie.

Dans la Tunisie nouvelle, la prise de décision participative dans la conception et la mise en œuvre des politiques et programmes pour jeunes et au-delà, est bénéfique pour toutes les parties prenantes, et est susceptible d’amplifier l’impact des investissements publics.  Ainsi, un dialogue constructif entre les jeunes tunisiens, les institutions publiques, la société civile et le secteur prive sera essentiel pour éliminer les obstacles restants qui entravent l’inclusion des jeunes. Intégrer les jeunes permet de mobiliser la nouvelle génération comme une ressource économique et entreprenante, ce qui contribue à la croissance économique du pays. La nouvelle Constitution de la Tunisie offre un cadre propice à la participation et l’inclusion des jeunes.


Après l'événement du 10 avril, le MDI500 passe à la deuxième étape qui est celle du MDI5.000, ou l’objectif sera de constituer un réseau représentatif de 5.000 jeunes tunisiens et tunisiennes afin d'orienter les débats et les décisions concernant les jeunes en Tunisie et au-delà, dans l’espace maghrébin, et Euro-méditerranéen.

Ainsi le MDI voudrait porter la voix des jeunes concernant la consultation publique lancée par l’Union européenne sur la nouvelle politique de voisinage, qui servira de cadre aux relations de la Tunisie avec l’Union européenne. Quelle est leur vision sur la relation avec l’Union européenne ? Quelles sont leurs attentes ?  Notamment dans les domaines qui les concernent prioritairement, le programme européen Erasmus+  qui couvre les champs suivants :

+La mobilité individuelle à des fins d'apprentissage (il s'agit là des programmes de mobilité des étudiants, des jeunes en formation professionnelle ainsi que des enseignants) ;

+La coopération et le partenariat pour l'innovation et le partage d'expériences (ce volet comprend plusieurs secteurs de l'enseignement scolaire, à la formation professionnelle et à l'éducation des adultes, et différents types de partenariat : par exemple, la coopération internationale avec les pays tiers et les coopérations entre les établissements de formation professionnelle et les entreprises) ;

+Enfin, le soutien à la réforme des politiques, notamment par le biais de deux actions spécifiques : l'initiative Jean Monnet et la coopération dans le domaine du sport.

Les actions dans le domaine de la jeunesse ne portent pas uniquement sur les questions d'éducation. Elles concernent également la mobilité, l'insertion professionnelle et sociale ainsi qu'au développement de la citoyenneté active des jeunes au sein de l’espace EuroMed.