L’UGTT va-t-elle imposer un remaniement ministériel ?

L’UGTT va-t-elle imposer un remaniement ministériel ?

 

Après avoir rencontré le président de la république, le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Tabboubi sera reçu par le chef du gouvernement Youssef Chahed dans les tout prochains jours. Au menu de cette rencontre, la situation sociale dans le pays à la lumière des annonces de grève dans le secteur de l’enseignement. Le bras de fer engagé par les syndicats du secondaire et de base avec le ministre de l’éducation Néji Jalloul prend chaque jour des proportions inquiétantes, en raison du blocage entre les deux parties. Les deux syndicats menés par les deux acolytes Lassaad Yakoubi et Gammoudi Mastouri réclament la tête du ministre, ni plus ni moins, « parce qu’il n’est plus possible de pouvoir travailler avec lui ». Ils mobilisent leurs bases et annoncent une grève pour le 22 février courant. Dans un post publié sur sa page Facebook, Yakoubi appelle à en finir avec Néji Jalloul le 1er mars prochain lors de « la journée décisive » devant le ministère de l’éducation et le siège du gouvernement.

Et si Houcine Abbassi a évité jusqu’au dernier jour de son mandat de soutenir cette revendication, son successeur Noureddine Tabboubi n’y est pas allé du dos de la cuillère en déclarant qu’il « évoquera lors de sa prochaine rencontre avec Youssef Chahed  la possibilité d’une autre alternative à la tête du ministère de l’éducation ».

A son tour, le porte-parole de l’UGTT Sami Tahri, ancien secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire s’est invité à la messe et a déclaré que « Néji Jalloul a torpillé l’école publique » et de ce fait, il doit partir. Entendre de gré ou de force ! Il a même ajouté que « les syndicalistes ne sont pas contents du tiers des membres du gouvernement ». Voilà qui est dit. La centrale syndicale, signataire du « Pacte de Carthage » qui a abouti à la formation du « gouvernement d’union nationale », veut imposer ses griffes et avoir son mot à dire dans la modification du gouvernement comme il l’a fait lors de sa constitution. L’on se rappelle qu’avant de signer le fameux « Pacte de Carthage », déclaré caduc par certains partenaires, l’UGTT a demandé l’éviction des deux  ministres de la santé et des affaires sociales, Said Aydi et Mahmoud Ben Romdhane, et obtenu la nomination de deux anciens membres du bureau exécutif, Abid Briki et Mohamed Trabelsi  dans des postes clés.

En même temps, il est de plus en plus question d’un remaniement ministériel qui toucherait au moins cinq portefeuilles.  Selon Jeune Afrique, qui cite « des proches de Youssef Chahed », le très contesté Néji Jalloul pourrait remplacer Slim Azzabi au poste de directeur de cabinet présidentiel, alors que ce dernier « supplanterait Khemaies Jhinaoui, en froid avec Chahed, aux Affaires étrangères ».  A son tour, « Lamia Zribi céderait son portefeuille des Finances, qui se muerait en un grand ministère de l’Économie et des Finances ». D’autres ministères seraient, également, touchés à savoir la santé et la jeunesse et sport.

Ce serait une manière de satisfaire indirectement l’UGTT sans donner l’impression de céder à sa pression.

B.O

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