L’Ukraine tiraillée entre les Russes et les Américains

L’Ukraine tiraillée entre les Russes et les Américains

À l'origine, principalement, de la menace d'une attaque de la Russie en Ukraine : la volonté de cette dernière d'intégrer l'Otan, ce que n'accepte pas Vladimir Poutine. La guerre froide est de retour aux portes de la Russie. "La poursuite de l'expansion de l'OTAN vers l'est et le déploiement d'armes, qui peuvent menacer la Fédération de Russie, sont inacceptables", selon le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. C'est une position partagée par son proche allié, la Chine.

Dans les années 1990, après la fin de la guerre froide et l'effondrement de l'Union soviétique, l'OTAN a cherché à établir des relations étroites avec les nations d'Europe centrale et orientale nouvellement indépendantes. C'est à ce moment-là que la coalition s'est étendue vers l'est, ce qui signifie que ses capacités militaires et ses armements se sont rapprochés de la frontière russe

Depuis des décennies, le Kremlin ne cesse d'affirmer que l'Occident n'a pas tenu sa promesse de ne pas élargir l'OTAN. Cette affirmation fait référence aux discussions menées en 1990 entre l'ancien secrétaire d'État américain James A. Baker et l'ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Mais les dirigeants occidentaux ne sont pas d'accord et affirment qu'il n'y a jamais eu d'accord officiel sur le non-élargissement de l'OTAN à l'Europe de l'Est et que l'alliance maintient une "politique de la porte ouverte".

Les relations entre la Russie et l'Ukraine

Les relations entre la Russie et l'Ukraine sont des relations internationales bilatérales complexes qu'entretiennent la Fédération russe et l'Ukraine, deux États limitrophes de l'espace post-soviétique. Ces relations sont amplement tendues depuis 2014, dans le cadre de la crise ukrainienne, en raison de la crise de Crimée, qui voit la Crimée et Sébastopol (territoires ukrainiens depuis 1954) être annexés unilatéralement par la fédération de Russie à la suite du référendum de 2014, non reconnu par la majorité de la communauté internationale, mais aussi en raison de la guerre du Donbass, dans laquelle la Russie est suspectée d'intervenir en y menant une guerre hybride. Après avoir reconnu l'indépendance des régions séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, Vladimir Poutine a ordonné lundi 21 février à l'armée russe de "maintenir la paix" dans ces territoires. Les deux décrets du président russe demandent au ministère de la Défense que "les forces armées de la Russie (assument) les fonctions de maintien de la paix sur le territoire".

Le choix du Kremlin de reconnaître l'indépendance des régions séparatistes pro-russes est "une violation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", "inadmissible".

L'envoi de forces militaires russes présentées comme des forces de maintien de la paix par Moscou "est une forme d'humour noir grinçant qui finit de rendre odieux ce spectacle. Toucher à la carte, toucher aux frontières, c'est créer un risque de guerre généralisée. Les sanctions brandies par Washington et les pays européens n'ont jamais mené à rien. CE sont les citoyens européens qui ont subi les conséquences du précédent train de sanctions contre la Russie, notamment sur le volet agricole.

Les frontières craquent de partout : en Catalogne, en Écosse, en Belgique, en Hongrie, en Pologne, en Ukraine. Organiser une conférence des frontières en Europe, pour discuter avant que les crises ne se déclenchent est une priorité. La sécurité de l’Europe ne peut pas être sous-traiter aux USA qui négocient tête à tête avec les russes.

L’intervention des États-Unis en Amérique Latine, un demi-siècle d’interventions politiques et militaires

On peut affirmer que cet impérialisme interventionniste a été une constante de l’histoire des États-Unis d’Amérique. De fait, depuis leur fondation et la fin de leur guerre d’indépendance (1775-1783), Les États-Unis ont presque toujours été en guerre.

Plus de 150 interventions militaires directes (guerres, envoi de forces armées des États-Unis) et indirectes (soutien logistique à des gouvernements ou à des mouvements, activité des services secrets) effectuées par les États-Unis d’Amérique en un peu plus de 235 ans.

Les États-Unis ont prétendu -et prétendent toujours- que s’ils intervenaient partout dans le monde c’était pour défendre le Monde libre contre la menace que faisait peser sur lui, depuis la Révolution d’Octobre en Russie, ceux qui se réclamaient du communisme, c’est-à-dire l’URSS et ses alliés de même que tous les mouvements de libération se référant ou non au marxisme.

On assiste alors entre 1948 et 1955 à la dégradation ou disparition des régimes démocratiques, c’est la suppression des gouvernements procommunistes (c’est à dire tous gouvernements qui proposent des réformes sociales). Les dictatures bénéficient de la bienveillance des USA, car ce sont des championnes de la lutte contre le communisme et offraient un climat propice aux investissements nord-américains.

Que ce soit au Guatemala en 1954, ou à Cuba en 1961, Washington avait agi par personnes interposées. On retrouve également ce phénomène avec le coup d’état militaire de 1955 en Argentine contre le régime populiste et autoritaire de Juan Peron, au pouvoir depuis 1946, favorable à une politique sur les nationalisations et la redistribution des richesses. À Cuba en 1961, avec la « Baie des Cochons », une tentative de débarquement de cubains anti-communistes organisée par la CIA qui échouera avec la crise des missiles en octobre 1962.

L’inquiétude a augmenté lorsque Salvador Allende a remporté les élections au Chili en 1970. La peur que ne s’étende “le mauvais exemple” a poussé les USA à soutenir le coup d’état sanguinaire de Pinochet. Les interventions ne se sont pas arrêtées non plus, Panama en 1989 est un exemple, la Colombie avec quelques milliers de soldats étasuniens sur son territoire en est un autre.

Mais depuis la dislocation de l’URSS, la disparition du système économique communiste et la soi-disant fin de la guerre froide en 1991, jusqu’à aujourd’hui, les USA sont encore intervenus militairement au moins 24 fois (en moins de 30 ans) dans diverses parties du monde (l'Irak, l’Afghanistan, la Syrie, Le Yémen,...). Ces guerres ont fini souvent par des défaites et un chaos dans le pays quitté.

Les États-Unis ont créé un État de guerre permanent destiné à faciliter la « guerre sans fin. ». Le complexe militaro-industriel (CMI) domine de fait la vie politique américaine.

Poutine et ses interventions militaires dans les anciennes Républiques soviétiques

En reconnaissant les sécessionnistes du Donbass, Poutine ne fait que reproduire que ce que les USA ont fait pendant des décennies en Amérique latine ou même en Asie du sud-est : on crée une situation de chaos chez un voisin, puis on intervient pour « rétablir l’ordre

Le 7 août 2008, l'armée géorgienne attaquait l'Ossétie-du-Sud, après plusieurs jours d'accrochages avec les séparatistes alliés de Moscou. La contre-attaque russe fit au moins 390 morts, en cinq jours, parmi les civils et entraînant le déplacement forcé de plus de 100.000 personnes. Depuis la reconnaissance par la Fédération de Russie, le 26 août 2008, de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, la situation est bloquée. Depuis cette date, ces deux territoires échappent totalement à la tutelle de la Géorgie..

Projection de troupes au Kazakhstan en 2022, interposition militaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en 2021, relance de l’union avec la Biélorussie en 2020 ou encore déstabilisation de l’Ukraine depuis 2014 : la Fédération de Russie réinvestit, économiquement et militairement, plusieurs anciennes républiques socialistes soviétiques (RSS). Trente années exactement après la dissolution de l’URSS, le 25 décembre 1991, la nostalgie de la puissance se mue-t-elle en projet d’empire ?

Ça n’excuse évidemment rien de ce qu’il est en train de faire. Quand on est un homme de progrès, un citoyen du monde, on ne peut que condamner tous les impérialismes de tous couleurs russes compris.

Je combats la politique de Poutine… Mais je ne suis pas d'accord pour participer au chœur des excités qui passent leur temps à espérer qu'on déclenche un conflit avec les Russes parce que ceci est une abomination. Je suis pour la paix en Europe et ailleurs.

La France et l’Europe doivent être non alignés, ce qui signifie que ni les Russes ne doivent pas entrer en Ukraine, ni les Américains ne doivent annexer l'Ukraine dans l'Otan et encercler la Russie.

À quoi ressemble notre monde sans interventions impérialistes ?

La question que les Américains pensent rarement à poser est la suivante : Que se passerait-il si les États-Unis commençaient à démanteler leur empire de bases, à réaffecter une grande partie de l’argent militarisé des contribuables aux besoins domestiques, à abandonner l’orientation de ce pays vers la guerre permanente et à renoncer au Pentagone comme une église sainte ? Et si, même brièvement, les guerres, les conflits, les complots, les meurtres, les assassinats par drones, tout cela s’arrêtait ?

La même question doit être posée aux russes : Et si Poutine suivait le même chemin en œuvrant pour la paix, une vraie coopération avec ses voisins européens dans un monde meilleur et si l’Europe œuvrait pour que la Russie soit un partenaire et non un adversaire et la jeter dans les bras de l’autre puissance la Chine ?

À quoi ressemblerait réellement notre monde si vous déclariez simplement la paix et que chacun rentre chez lui et s’occupe du bien-être de ses citoyens et de l’humanité ? Imagine…

A.Klai

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