Lutte antitabac : L’OMS au chevet des pays en développement

Lutte antitabac : L’OMS au chevet des pays en développement
 
 
« Les pays en développement recevront un appui spécial pour mettre en œuvre la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac », a déclaré, hier, le Secrétariat de la Convention-cadre, dans un communiqué de presse.
 
Premier traité international négocié sous les auspices de l’OMS, la Convention-cadre est le principal instrument de lutte antitabac dans le monde. Elle rassemble 179 pays, ainsi que l’Union européenne. Ces derniers sont actuellement réunis à l’occasion de la Conférence des Parties, et ce jusqu’au 12 novembre à Delhi, en Inde.
 
Au XXIème siècle, le tabagisme risque de mettre fin à la vie d’environ un milliard de personnes. Autre chiffre alarmant : en 2030, les pays à faible revenu concentreront plus de 80% des décès lié au tabagisme dans le monde. Dès lors, le traité que représente la Convention-cadre est un « plan directeur », fondé sur des données probantes pour les politiques de lutte antitabac. Son application permettra de réduire la consommation du tabac dans le pays signataire.
 
Ce nouveau projet vise donc à accélérer la mise en œuvre de la Convention-cadre. Il sera exécuté à partir de 2017 par le Secrétariat de la Convention-cadre, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d’autres partenaires. Grâce à ce nouveau projet, en grande partie financé par le Royaume-Uni, un certain nombre de pays à faible revenu ou intermédiaire seront admissibles à un soutien direct. Le but est de les aider à mettre en œuvre des stratégies et des politiques de lutte antitabac.
 
Dans ce contexte, les pays bénéficieront d’un appui pour créer et renforcer des mécanismes de coordination et des actions dans tous les secteurs. Ainsi, ils pourront mettre en œuvre la Convention-cadre, tout en respectant les obligations conventionnelles interdisant la publicité et la promotion du tabac, et en s’assurant que les avertissements de santé soient présents sur les paquets de cigarettes. Autres mesures : l’interdiction de fumer dans les espaces fermés public et sur les lieux de travail, augmentation de la taxation du tabac et la protection des politiques de santé publique contre l’ingérence de l’industrie du tabac.
 
Les effets néfastes importants du tabagisme sur les pays en développement sont généralement considérés comme des problèmes de santé. Mais pour la Convention-cadre, cette approche ne tient pas compte de l’impact considérable du tabac sur le progrès social, économique et environnemental.
 
La lutte contre le tabagisme est une question de développement et son succès repose sur l’action d’autres secteurs tels que l’économie, les échanges commerciaux, les finances, la justice et l’éducation. C’est pourquoi la communauté internationale a accepté d’inclure la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac dans ses objectifs de développement durable.
 
« La mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac est essentielle pour faire progresser le développement durable », a déclaré la directrice du Secrétariat de la Convention-cadre, le Dr. Vera Luiza da Costa e Silva. « Grâce à ce nouveau projet, nous allons porter la mise en œuvre de la Convention-cadre à un nouveau niveau en assurant un appui et une orientation aux pays en développement parties à la convention », a-t-elle ajouté.
 
D’après le chef de l’équipe sur la santé et les financements innovants au PNUD, Douglas Webb, « il est de plus en plus reconnu que les tendances actuelles du tabac etle développement durable ne peuvent pas coexister ». « En tant que partenaire engagé, le PNUD se félicite de cette occasion de faire progresser la lutte antitabac grâce à un meilleur appui à la planification nationale, à la bonne gouvernance et à la protection contre l’ingérence de l’industrie du tabac dans l’élaboration des politiques », a-t-il encore déclaré.
 

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