Nabil Karoui : le consensus est-il une condition essentielle du salut national ?

Sur sa page Facebook, le nouveau dirigeant de Nidaa Tounes, Nabil  Karoui se demande si le consensus est une condition essentielle du salut national. Il écrit que d’aucuns croient relever l’attitude en apparence contradictoire, du Président Béji Caid Essebsi qui, après avoir déclaré naguère que ce qui séparait Nida Tounes d’Ennahdha ressemblait à deux lignes droites appelées à ne jamais se rencontrer, a fini par sceller une coalition entre les deux partis. Faut-il s’en étonner ?
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler une évidence et un fait avéré. L’évidence est que la politique est loin d’être un long fleuve tranquille. Le fait est que les orientations, les choix et les prises de position n’y sont jamais définitifs et les adversaires politiques d’un jour ne le sont jamais pour toujours pour autant que les valeurs auxquelles on croit soient sauves et que les enjeux demeurent au service de l’intérêt supérieur de la patrie .
L’on est donc souvent amené, selon les circonstances, à accepter ou refuser telle alliance ou telle autre, même si elles ont été précédées ou peuvent être suivies d’un désaccord. Le phénomène est à ce point courant dans les démocraties qu’il confine au théorème politique. Ce qui confirme, si besoin est, qu’en politique rien n’est figé et tout est relatif. Et que l’obligation de résultat à laquelle est soumis l’homme politique fait que le principe de réalité finit souvent par prévaloir.
Dans un pays guetté par tous les dangers, y compris et surtout celui de la désunion, l’actuel consensus (tawafek) pour gouverner la Tunisie, dicté par la volonté populaire à travers les urnes, procure une stabilité indispensable sans laquelle l’Etat, la République et notre démocratie en devenir se seraient totalement effondrés. La question est donc de savoir si le consensus n’est pas, aujourd’hui, une condition essentielle du salut national.