Nida Tounes, le congrès avant fin 2015!

La réunion du bureau exécutif de Nida Tounes, qui eu lieu dimanche 02 août, dans un hôtel à Hammamet, sous la présidence Mohamed Ennaceur et en présence des membres du bureau politique et du nouveau secrétaire général Mohsen Marzouk, a été consacrée à l’évaluation de l’action du parti au cours de la période passée à la lumière du rapport présenté par le secrétaire général ainsi que celle du gouvernement. En plus de cela, les participants ont longuement discuté le texte du nouveau discours politique présenté par Lazhar Akremi, de l’exposé de Boujemaa Remili sur les défis du développement pour la prochaine étape, ainsi que du projet de loi organique sur la réconciliation avec les hommes d’affaires présenté par le Président de la République et adopté par le conseil des ministres et qui devrait être examiné par l’Assemblée des représentants du peuple au cours du mois de septembre prochain. Ce projet de loi ne concerne pas, d’après Marzouk, uniquement les hommes d’affaires mais aussi toute personne ayant exercé des activités commerciales ou réalisé des opérations financières en dehors du cadre bancaire.

Quelle feuille de route ?

Toutefois, et comme dans toutes les réunions les interventions ne se sont pas limitées aux points inscrits dans l’ordre du jour et le projet du règlement intérieur qui devrait définir les notamment les prérogatives du président du parti et de son secrétaire général ainsi que la date du congrès ont été évoqués. D’aucuns ont déploré l’absence d’une feuille de route claire pour la prochaine étape qui devrait conduire jusqu’au congrès.

Un autre point, bien qu’il n’ait pas été soulevé en l’absence de ses initiateurs, mais a qui suscité plusieurs réactions au sein du parti, concerne ce courant destourien formé autour de Mohamed Raouf Khammassi et ardemment défendu par Khaled Chouket qui dans une tribune publiée dans un quotidien de la place n’a pas ménagé les tenants de la ligne « exclusionniste ». Allusion faite aux tenants de la ligne dite dure du parti et qui, selon certains destouriens, tentent par tous les moyens de leur barrer la route devant leurs aspirations légitimes à un poste dans le gouvernement ou dans l’administration. Ce qui pourrait approfondir davantage le fossé déjà béant entre les deux courants. Mais c’est sans compter sans la sagesse et les capacités consensuelles de Mohamed Ennaceur qui, à chaque fois, il intervient pour éteindre le feu avant qu’il ne se propage. Il rassure les uns, rapproche les vues entre les différents courants et déploie tous beaucoup d’efforts pour éviter la cassure.

De nouvelles cartes d’adhésion

Sur un autre plan, le nouveau secrétaire général Mohsen Marzouk a, indirectement démenti les informations concernant la présentation de listes communes pour les prochaines municipales avec d’autres partis politiques  indiquant que son parti a décidé de se présenter à ces échéances avec ses propres listes. Concernant l’élargissement de la coordination au pouvoir à d’autres partis dont « le courant d’el Mahaba » de Hechmi Hamdi, ce point n’a pas figuré dans l’ordre du jour de la réunion, et n’a pas, non plus été débattu   entre les représentants des partis de la coalition gouvernementale.

Selon Marzouk, il faudrait plutôt, trouver un autre cadre dans lequel viendront se regrouper  les partis qui soutiennent le projet national actuel, assurant qu’on ne peut pas ignorer les demandes des partis qui souhaitent soutenir le gouvernement. C’est pourquoi, il serait judicieux, d’après lui, de  « mettre en place un organisme dans lequel se retrouvent les partis politiques qui partagent le même projet que le gouvernement et surtout la stratégie mise en place dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ».

La réunion qui a décidé de laisser le temps au bureau politique pour remettre de l’ordre dans les structures du parti et de préparer de nouvelles cartes d’adhésion en annulant, du coup, les premières cartes déjà distribuées afin d’éviter toute velléité de trafics de cartes. La motion finale appelle à la tenue du congrès avant la fin de 2015. 

Brahim OUESLATI