Palestine : le projet israélien de colonisation critiqué à l’ONU

Palestine : le projet israélien de colonisation critiqué à l’ONU
 
 
Le projet d’Israël de faire construire 98 unités d’habitations à Shilo, une colonie de peuplement située en Cisjordanie, ne passe pas au Conseil de Sécurité, et c’est Nicholay Mladenov, Coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, qui l’a fait savoir devant l’institution onusienne. Il considère que les colonies constituent un obstacle majeur à la solution à deux États. Pas seulement : Nicholay Mladenov évoque également la situation actuelle dans la bande de Gaza, où il y a un risque, selon lui, d’escalade majeure des violences. La gravité de cette situation a aussi été abordée par Stephen O’Brien, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires. Il estime que près de la moitié des palestiniens vivant sur les territoires occupés ont besoin d’une aide humanitaire urgence.
 
Le projet de l’État Hébreux semble également déplaire à la quarantaine de délégués qui se sont exprimés au Conseil de Sécurité, dont celui des États-Unis, pourtant les fidèles alliés d’Israël. « Elle [Israël] doit choisir entre l’expansion des colonies ou la solution à deux États », a-t-il dit, lors du débat consacré à la situation du Moyen-Orient. Côté État Hébreux, le mécontentement est manifeste. Ainsi, l’organisation israélienne B’Tselem dénonce ce qu’elle appelle l’obsession de l’ONU pour Israël.
 
« La question palestinienne ne doit pas être reléguée au second plan », a déclaré, d’un autre côté, le Coordinateur Spécial et représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU. Il considère que la communauté internationale est concentrée, à l’heure actuelle, sur le dossier syrien. « L’annonce de colonies de peuplement, les éruptions de violence et l’absence d’une vision à long terme des responsables politiques continuent de caractériser le conflit », a regretté Nicholay Mladenov, critiquant, par la même occasion, l’incapacité de prendre conscience des retombées positives de la solution à deux États. « C’est une perte historique pour la région toute entière », a-t-il encore ajouté, soulignant que « s’il était mis en œuvre, le plan de construction à Shilo creuserait le fossé entre le nord et le sud de la Cisjordanie et mettrait en péril la contiguïté d’un futur État palestinien ».
 
Pour le cas de la bande de Gaza, le Coordinateur Spécial a affirmé que le processus de reconstruction était lent, notamment à cause des restrictions touchant les importations. « Nous devons éviter le risque de marcher comme des funambules vers un autre conflit violent », a-t-il lancé à ce qui « pensent que la population de Gaza peut être punie par un blocus ».
 
Côté israélien, difficile d’accepter de telles déclarations. « J’appelle ce Conseil à mettre un terme au financement par les Nations Unies d’organisations extrémistes qui cherchent à nuire à Israël », a déclaré, pour sa part, le représentant d’Israël, dénonçant la diabolisation de l’État Hébreux.
 
L’ambiance était électrique lors de ce débat portant sur la situation au Moyen-Orient. Soulignons que certaines délégations ont mis l’accent sur les initiatives privilégiant la solution à deux États. Côté français, le représentant a fourni une explication détaillée de la proposition française visant à élaborer un consensus, ajoutant que la France tient à ce qu’une conférence internationale sur le sujet soit organisée d’ici la fin de l’année.
 
La Russie, quant à elle, semble opter pour la solution du dialogue. « Le Président Putin envisage d’organiser une rencontre entre le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne afin de relancer les négociations directes », a déclaré son représentant à l’ONU. 
 

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