Quand une chambre syndicale de l'UTICA s'adonne au banditisme médical et au chantage mesquin !

Quand une chambre syndicale de l'UTICA s'adonne au banditisme médical et au chantage mesquin !
 
 
Chantage mesquin, banditisme médical, crime éthique...les superlatifs se bousculent sur les réseaux sociaux pour qualifier une décision le moins qu'on puisse dire invraisemblable dans un milieu censé incarner la sagesse, la rigueur et la retenue.Le syndicalisme aveugle et irresponsable, on en a vu de toutes les couleurs en Tunisie depuis la révolution. Mais là, on commence vraiment à dépasser les bornes. Pourquoi? Parce qu'il s'agit cette fois de ce qu'il y a de plus sacré chez l'humain: sa santé.
 
Visiblement déstabilisée par le scandale des stents périmés, parce que se croyant sûrement au-dessus de la loi, la chambre syndicale nationale des établissements sanitaires privés, relevant de l’UTICA, s'est fendue d'un communiqué aux allures à la fois de chantage et d'ultimatum. 
 
Au lieu de dénoncer cette affaire et de poursuivre les fautifs, cette chambre syndicale n'a pas eu froid au yeux d'éditer un communiqué choquant dans lequel elle a condamné  « la campagne de diffamation excessive » à l’encontre de certaines cliniques privées citées dans le rapport du ministère de la Santé relatif à l’affaire des stents périmés!!
 
Après avoir dénoncé vigoureusement l'attitude du ministère de la Santé qui, selon elle, a rendu publics les noms des cliniques incriminées alors que l'enquête est en cours, la chambre syndicale menace tout simplement d'interrompre l'activité de toutes les toutes les salles de cathétérisme sur tout le sol tunisien à partir du 1er septembre 2016!!
 
Et la chambre syndicale d'ajouter, pour justifier cette décision choquante, que  les explications des cliniques n’ont pas été prises en compte et que les responsabilités de toutes les parties prenantes dans l’affaire n’ont pas été établies. Le syndicat va jusqu'à estimer que le ministère n'a concentré ses investigations que sur les cliniques privées.
 
Pour toutes ces raisons, cette chambre syndicale ose menacer de fermer les salles de cathéterisme. Sauf que, quand on sait que 68% des installations de cathétérisme cardiaque sont dans les cliniques privées, un tel geste prend non seulement le malade en otage, mais pourrait avoir des conséquences très graves. Parce que priver un malade ayant un infarctus en cours de ces soins spécifiques, c'est le condamner à une mort programmée.
 
Que veut vraiment la chambre syndicale? Se croit-elle au-dessus de la loi? Se croit-elle intouchable? Comment la direction de l'UTICA a cautionné l'édition d'un communiqué pareil qui a sali pour ne pas dire détruit l'image du patronat en Tunisie?!! 
Si cette chambre juge que cette affaire est une campagne de diffamation excessive, qu'elle donne sa version des faits. Qu'elle établisse un rapport prouvant son innocence ! 
 
Dans tous les pays "normaux", toute infraction à la législation est traitée par la justice loin de toute indulgence, pourquoi ce syndicat reste si "léger" et si "indifférent" alors que c'est la vie de centaines de patients qui était mise en danger par cette affaire de stents périmés?
 
Finalement, l'on est en droit de se demander ce qu'il reste réellement de ce noble métier en blouse blanche dont tout le monde rêve, à savoir être au service du malade. Malheureusement, de nos jours, la déontologie professionnelle a foutu le camp, le serment d'Hippocrate est vidé de son contenu pour devenir un serment d'hypocrite. Et la médecine est devenue une affaire de sous... Que c'est lamentable !
 
O.D.
 

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