Slim Riahi : donneur de leçons, déconnecté de la réalité

Slim Riahi : donneur de leçons, déconnecté de la réalité

 

Slim Riahi, le président de l’UPL et un des promoteurs du « Front du Salut et du Progrès » était ce vendredi en fin d’après-midi l’invité de l’émission Raf Mag diffusée sur la station de radio IFM, avant d’atterrir dans la soirée sur la chaîne de télévision « Attassia ». 

Durant ces deux rendez-vous, l’homme politique a continué à faire son show tirant pêle-mêle sur tout ou presque. Mais ce qui restera gravé de ces passages d’hier c’est qu’il s’est fait piéger par la chroniqueuse Oumaïma Ayari, chroniqueuse à l’émission Raf Mag et animatrice sur radio IFM.

En effet, en lui posant des questions sur les prix de certains produits alimentaires, le président d’un parti représenté à l’assemblée des représentants du peuple s’est montré complètement déconnecté de la réalité tunisienne. Il était incapable de donner le moindre chiffre exact sur les prix pratiqués en Tunisie (pour lui le prix d’une baguette est de 500 millimes et le prix d’un café capucin est de 300 millimes) !!

Bien qu’il ne soit pas obligé en tant que milliardaire de les connaître puisque sa fortune lui permet de tout avoir sans avoir à compter ses sous, Slim Riahi doit savoir qu’il est appelé à les connaître en tant qu’homme politique qui se représente comme l’un des futurs sauveurs du pays.

D’un autre côté, ces apparitions multiples de Slim Riahi sont venues confirmer que le nouveau front l’a choisi comme le « bagarreur ou le puncher » qui ne manque aucune occasion pour attaquer ou critiquer tout et n’importe quoi.

Surtout que depuis des mois, il a choisi cette stratégie de tirer sur tout pour se positionner en tant que figure politique salvatrice. Pour lui, rien ne marche comme il veut. Tout va de travers. Lui qui se présente comme l’un des architectes du rapprochement entre Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi qu’il a transporté à bord de son avion pour leur fameuse rencontre du 15 août 2013 à Paris a pris ses distances avec l’un comme avec l’autre à qui il a retiré sa confiance. Après que son parti eut été l’allié d’Ennahdha et de Nidaa Tounés au sein des gouvernements Habib Essid, il décide de claquer la porte du gouvernement Youssef Chahed qu’il encensa pourtant comme le meilleur choix pour s’assoir dans le fauteuil de la Kasbah.

Non content de perdre en cours de route les meilleures recrues de sa formation qu’il priva de leurs portefeuilles ministériels, il se retourna contre le gouvernement d’union nationale dont il a contribué à la formation. Il déchira le document de Carthage et s’en alla rejoindre l’opposition. Il devint le plus virulent des opposants et fit le discours le plus musclé contre Ennahdha qu’il considère désormais comme son ennemi irréductible.

Evidemment toute cette démarche manquait de crédibilité. Personne d’ailleurs ne peut croire que tout cela était dicté par des positions idéologiques ni par des choix politiques.

Slim Riahi est aussi un homme d’affaires. Mais quelle affaire a-t-il lancé en Tunisie depuis qu’il est rentré au pays il y a six ans. Aucune à ce que l’on sait bien qu’il ait promis monts et merveilles.

Et tout le monde se rappelle dans ce sens les tapages médiatiques qui ont eu lieu lorsqu’il a posé en mai 2013, les premiers jalons des projets Cirta et Biokimia de produits de beauté et d’entretien, dans le gouvernorat du Kef qui allait embaucher 700 personnes et dont l’investissement promis était de 80 MD ; ou encore du fameux projet Maktaris, ce complexe agro-alimentaire promis à Siliana, pour lequel il a dit lors de son inauguration en 2013 qu’il prévoit des fonds allant jusqu’à 650 MD, ou enfin le projet d’Africa Catering dont l’investissement promis était de 15 MD sur 5 ans,  pour gérer en franchise des restaurants et des coffee shop sous la marque « Second Cup »…..

Mieux encore, même les affaires dans lesquels il s’est associé ont capoté telle que celle de la radio Kalima ou  la chaîne de télévision Ettounssia dont il a acquis les fréquences. Mais cette chaîne qui bénéficiait d’un bon audimat a périclité avant de mourir de sa belle mort.

Et le plus remarquable, c’est que l’homme qui lie le destin du pays au sien, a d’ailleurs maintenu son statut de résident à l’étranger. La seule affaire remarquable qu’on lui connaît c’est sa présidence du Club Africain. Néanmoins, il a peut être dépensé beaucoup d’argent dans cette grande association sportive, mais celle-ci accumule problèmes et difficultés comme jamais.

Le pire c’est qu’en étant aussi controversé sur les origines de sa fortune, ses promesses non tenues et ses méthodes de gestion de son parti, Slim Riahi s’est toujours érigé en donneur de leçons. Car l’humilité et la modestie ne sont pas son fort.

Dommage car il a …..des moyens pour être un bon serviteur de son pays en créant de l’emploi et de la richesse. Mais le veut-il vraiment ?

R.B.

 

 

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