Sonia JERBI : « Les vitrages constituent un excellent moyen d’économie d’énergie »

Jeune fille studieuse, toujours leader de sa classe en maths et en dessin, les desseins de Sonia JERBI s’affichaient déjà dès le lycée… après le bac

ès-sciences, direction ‘’ses rêves’’… l’Ecole du Louvre, l’Académie number one pour ceux et celles qui veulent discourir avec le verre.

Trois ans d’apprentissage et pour la mathématico-artiste de rêve, se pose alors la première vraie équation de la vie, comment vivre de son art et faire vivre tous les employés d’une entreprise économique tout en le faisant vivre ??

Espace Manager : Je vous reformule la question, comment vivre de son art tout en le faisant vivre ?

Sonia JERBI : Si on ‘’épouse’’ un art, c’est qu’on y croit et même fermement… L’idéal serait  qu’en retour, il puisse nous alimenter  tant spirituellement que ‘’terrestrement’’… Mon art n’a pas été ingrat, loin de là et par fidélité à ce ‘’retour’’ je me suis jurée de refuser toute mécanisation… En terme plus clair, mes mains continueront à œuvrer, et donc nulle assistance de quelque machine que ce soit !  Il y a quelques temps  un (riche) homme d’affaires m’avait suggéré d’opter pour  un site un peu plus vaste et surtout plus pignon sur rue… J’ai refusé, car pour  moi mon activité relève de l’art et non de l’industriel… Et pourtant, l’artiste-artisane que je suis et qui fait tout le travail à la main vend moins cher le ‘’mètre-carré’’  que des industriels dont le profit est la raison première.

Espace Manager : Votre côté artiste prime et relègue le matériel au second plan…

Sonia JERBI : Oh que oui… Je passe des heures et des heures dans mon atelier à chercher la perfection de mes œuvres… Je dis bien œuvre, car il s’agit de pièces exclusives et originales ! Une  œuvre accomplie ne sera jamais rééditée ou même copiée, même  si  un client est prêt à payer chèrement son vœu…. Je lui proposerais des idées, mais jamais la copie d’une œuvre existante….  Tout ça pour vous garantir que par fidélité à mon art et mes principes, je préfère vivre de mon atelier et y papillonner que de le convertir en unité industrialo-commerciale…

Ma plus grande satisfaction est que ma notoriété va grandissante, aussi bien en Tunisie qu’ailleurs.

Espace Manager : A visiter votre web site (www.vitragesdecoratifs.com) et feuilleter votre brochure,  on voit que votre ‘’label’’  valorise bien des édifices…revêtements muraux de la  banque HSBC à Genève, quelques œuvres en France et en Autriche….Dans nos contrées, ambassades, ministères, hôtels, centres de spa, restaurants huppés, banques  telles Best Bank, Attijari Bank, Tuniso Qatari Bank, aéroports de Monastir d’Enfidha…

Sonia JERBI : Je tiens à préciser que toutes ces œuvres sont des vitrages décoratifs, les vitraux qui constituèrent ma formation essentielle au Louvre demeurent réservés aux lieux de cultes tels que les églises. Comme vous le savez, il n’y a pas de secret dans la réussite…. Seule la qualité de votre travail engendre le succès….  L’exclusivité de mes pièces et leur perfection font que je suis sollicitée… Vous n’osez imaginez ce que je perds en verre quand je constate un léger défaut qu’un profane ne pourrait déceler….Malgré la bonne volonté de la jeune équipe qui m’entoure, je me consacre totalement et exclusivement à certaines tâches sensibles, tel le mélange et choix des couleurs….

Je pourrais produire davantage, mais je refuse de céder à  la quantité au dépens de la qualité…. Je me refuse le moindre droit à l’erreur, je suis certes artiste mais perfectionniste.

Chaque œuvre prendra le temps qu’il faudra quitte à refuser des commandes qui ne peuvent attendre….

Espace Manager : Le vitrage décoratif est-il compatible avec les demeures du commun des tunisiens? Et là on parle du simple appartement à la villa de maître...

Sonia JERBI : Incontestablement, La Tunisie est un pays ensoleillé, le soleil y brille les trois quarts de l’année, et les vitrages constituent un excellent moyen d’économie d’énergie… sans oublier ce côté esthétique fait de jeux de couleurs et de formes…En parlant investissement faits vos comptes et  vous verrez que l’acquéreur est gagnant sur tous les plans et  outre la poche, il s’en met surtout plein les yeux…

Espace Manager: A quand une École de vitrages décoratifs, un '' Louvre Bis'' où vous pourriez former des adeptes et des émules ?

Sonia JERBI: En toute sincérité, une telle option n’est pas dans mes objectifs immédiats…L’idée germe dans ma tête, mais il y a tellement de choses à mettre en place pour la réussite d’un tel projet que je préfère retarder l’échéance.

Interview menée par  Noureddine HAMDI