Tunisie: Ben Ali, prochainement sur CNN ?!

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Après le livre de Leïla Ben Ali, «Ma vérité», paru la semaine dernière, qui a été suivi de l’interview qu’elle a accordée, dimanche 1er juillet 2012, au journal français Le Parisien, ce serait au tour du président déchu de sortir de son mutisme.

En effet, une rumeur persistante fait rage selon laquelle Zine El Abidine Ben Ali s’apprêterait à accorder une interview à la chaîne CNN. Selon certaines sources, le président déchu serait bien en train de préparer cette interview avec la chaîne américaine.

Si cette information se confirme, l’interview serait en totale contradiction avec le droit de réserve imposé aux Ben Ali depuis leur exil en Arabie Saoudite. Car Riyad a expressément  interdit à l’ancien couple présidentiel de communiquer avec le monde extérieur et notamment d’aborder la question de la politique tunisienne.

Il faut savoir que Ben Ali et son épouse n’ont ni le statut de réfugiés politiques ni celui d’exilés. Leur condition est soumise à un accord tacite entre eux et l’Arabie Saoudite ; accord qui les oblige à ne pas intervenir dans les affaires politiques de la Tunisie.

Cette interdiction qui frappait les Ben Ali a pourtant été violée dans la mesure où le livre de Leïla, puis son interview au Parisien peuvent apparaître comme une sorte de provocation vis-à-vis des Tunisiens.

Concernant Leïla Ben Ali, il se peut, selon une source du ministère des Affaires étrangères, qu’elle-même ne soit pas frappée par l’interdiction de s’exprimer, qu’elle ne soit considérée que l’épouse du président déchu. Il se peut également qu’elle ait reçu une autorisation afin de publier son livre et d’accorder une interview à condition, bien sûr de ne pas jeter de l’huile sur le feu, voire de caresser dans le sens du poil !

Concernant l’interview de Ben Ali à CNN, notre source est catégorique : sans l’aval de l’Arabie Saoudite, il est impensable que le président déchu accorde une interview à CNN, rappelant la mésaventure qui est arrivée à Aïsha Kadhafi, réfugiée en Algérie et qui avait défié les autorités locales en s’exprimant librement via son téléphone et en dénonçant violemment la révolution libyenne. Cela lui avait d’ailleurs valu un rappel à l’ordre et une menace d’expulsion vers un autre pays.

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