Tunisie : le cri de cœur de  Saadia Mosbah contre la flambée raciste

Tunisie : le cri de cœur de  Saadia Mosbah contre la flambée raciste

Dans une tribune publiée dans le journal le Monde du 29 décembre 2018, sous le titre « Racisme : « La Tunisie doit proclamer son africanité ! », Saadia Mosbah, présidente de l’association « Mnemty »( Mon Rêve), évoque avec beaucoup d’amertume la flambée raciste qui s’empare des Tunisiens.  Mon pays, la Tunisie, écrit-elle « se trouve au nord de l’Afrique, à la pointe septentrionale, si proche de l’Europe mais aussi étranger au continent auquel il appartient ». Elle lance un cri de cœur contre cette flambée  qui s’empare des Tunisiens dont une frange seulement est restée à l’ombre des « avancées modernistes ».

« Ce petit pays, écrit-elle, a réalisé d’extraordinaires avancées modernistes, comme l’abolition de l’esclavage en 1846 – une première dans le monde arabo-musulman –, avec une longueur d’avance sur les Etats-Unis et la France. Ou le code du statut personnel, qui octroie en 1956 aux Tunisiennes des droits et une liberté dont rêvent encore des millions de femmes dans le monde ».

Elle ajoute que « même après la « révolution » de 2011, les Tunisiens noirs peinent encore à trouver leur juste place dans la société. Les raisons sont multiples, mais la principale est la méconnaissance de l’Histoire ». Dans la mémoire collective, le Noir est arrivé en Afrique du Nord asservi, les chaînes aux pieds, chose que certains compatriotes nous crachent à la figure au moment où nous nous y attendons le moins. On sous-entend ceci : « Quoi que vous fassiez, n’oubliez surtout pas que vous êtes arrivés ici en tant qu’esclaves, que nous achetions pour quelques pièces. » Mais ont-ils pensé, ne serait-ce qu’une fois, que les Noirs pouvaient aussi être des enfants de la région ? »

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