Tunisie: L’information manipulée

Tunisie: L’information manipulée

Voiture bourrée d’armes à Hammam-Lif, «Ansar Echariaa» qui tente de pénétrer de force en Tunisie, une «fatwa» de mort décrétée contre des agents de la Police et de la Garde nationale à Jendouba, etc… On nage en plein dans l’intox ou plutôt la manipulation !

Décidément, le Tunisien ne sait plus à quel saint se vouer. Il vit dans une psychose permanente depuis maintenant dix-sept mois au cours desquels pas un jour n’est passé sans qu’on annonce ici et là une manifestation, un sit-in, une grève ou une agression. Mais, la semaine qui s’achève aura été beaucoup plus éprouvante que les précédentes. La tension a été à son comble et les intox n’ont cessé d’alimenter ce quotidien devenu si éprouvant pour les nerfs. De quoi lâcher prise, de quoi regretter ce fameux 14-Janvier, de quoi être nostalgique des Ben Ali et compagnie.

Les intox font désormais partie de notre quotidien ! Facebook y est pour beaucoup car cette gigantesque mare aux nouvelles ne filtre rien au point d’être devenue un dangereux outil de propagande.

Mais curieusement, les fausses nouvelles se multiplient constamment lorsque le citoyen se met à douter. Une manière de le plonger encore plus vers l’inconnu ; de le déstabiliser. A qui aura le dernier mot !

Mais à qui profite donc tout ce lot de rumeurs, de fausses nouvelles et d’intox ? Il est sincèrement difficile d’y répondre dans cette confusion politique générale mêlée à des intérêts économiques à grande échelle.

Tout repose sur l’issue de cette "guerre" politico-économique et les médias sont devenus l’élément central de cette "guerre", l’outil indispensable pour la mener, le nerf de la guerre.

Vendredi, la psychose a été à son comble au point qu’une majorité de Tunisiens a préféré se cloîtrer chez soi au lieu d’aller travailler. Tunis ressemblait à une ville presque morte excepté autour des mosquées où les journalistes, venus s’enquérir de la situation, ont été pris à parti. Quoi de plus naturel dira-t-on ! Cependant, il est bizarre de constater que ces quelques scènes ont été amplifiées sur les réseaux sociaux.

Des exagérations dignes des scénarios hitchcockiens, à commencer par cette voiture bourrée d’armes poursuivie par les forces de l’ordre à Hammam-Lif. Encore de l’intox ! Mais le pic a été atteint avec la rumeur d’«Ansar Echariaa» qui a tenté de violer nos frontières pour pénétrer en Tunisie. Une intox qui a fait le buzz, alors qu’on nageait en pleines eaux troubles. Plus grave encore, cette liste de policiers condamnés par une «fatwa» émise à Jendouba.

Toutes ces rumeurs véhiculées ne font que nuire à cette stabilité devenue si précaire. Elles ont obligatoirement des effets pervers !

E.M.