Tunisie - "Moody’s ne manque plus d’arguments pour l’abaissement de la note souveraine"

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L’universitaire et économiste, Mohamed Haddar, tire la sonnette d’alarme, estimant que la démission de Houcine Dimassi va servir d’argument supplémentaire à Moody’s pour l’abaissement de la note souveraine de la Tunisie.

Dans une déclaration au journal algérien El-Watan, Mohamed Haddar, coordonnateur du réseau de chercheurs Analyse économique et développement (AED) de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), président de l’Association des économistes tunisiens (Asectu) et directeur du laboratoire de recherche Prospective, stratégie et développement durable (PS2D), juge que les raisons invoquées par l’ex-ministre des Finances sont très graves. Et ce sont justement ces raisons qui s’avèrent être très importantes aux yeux des instances politiques et financières à l’échelle locale et internationale.

«Le ministre des Finances accuse directement le gouvernement de dérapage des finances publiques à des fins électoralistes. C’est grave !», lance-t-il. Et comme conséquence immédiate de cette démission, Mohamed Haddar s’attend à ce que l’agence Moody’s, après Standard and Poor’s, baisse la note souveraine de la Tunisie.

«Déjà, le communiqué de Moody’s du 23 juillet a contesté le changement à la tête de la Banque centrale. Il considère que l’indépendance de l’instance d’émission court des risques à travers ce changement. La lettre de démission de Dimassi va leur donner de la matière pour justifier cette très probable dégradation. Tous les experts accordent une grande importance à la bonne gouvernance des finances publiques», explique-t-il.