Turquie : Erdogan pourra briguer autant de mandats jusqu’en 2029

Turquie : Erdogan pourra briguer autant de mandats  jusqu’en 2029

 

 

Le Haut-Conseil électoral (YSK) en Turquie a confirmé dimanche 16 avril la victoire du oui au référendum sur le renforcement des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

La victoire de la réforme avait été proclamée plus tôt dans la soirée par le premier ministre Binali Yildirim, et le président Erdogan, mais contestés par les principaux partis d’opposition, qui ont dénoncé des « manipulations » à l’issue du référendum.

S’exprimant devant la presse en son palais présidentiel dimanche soir, le président Erdogan a salué le résultat du référendum : « C’est un moment historique, un changement très sérieux pour l’avenir de la Turquie. »

Les derniers résultats provisoires publiés par l’agence de presse Anatolie, sur 99 % des bulletins dépouillés, donnent une courte avance au oui, avec 51,34 % des suffrages. Loin du plébiscite espéré par le président Erdogan, ce résultat est par ailleurs marqué par des scores défavorables au chef de l’Etat dans les grandes villes, comme Ankara et Istanbul, qui ont voté non à une très courte majorité. Dans les bastions du mouvement kurde du sud-est de la Turquie, le non l’a également emporté, sans surprise. 

Une fois la réforme de la Constitution mise en œuvre, Recep Tayyip Erdogan, déjà largement mis en confiance par l’échec du coup d’Etat du 15 juillet 2016 et les purges qui s’en sont ensuivies, devrait voir ses pouvoirs très largement renforcés.

Il pourra notamment briguer des mandats présidentiels jusqu’en 2029, et obtenir la mainmise sur les pouvoirs législatif et judiciaire. Selon la réforme, le président pourra avoir la haute main sur l’état d’urgence, qu’il pourra proclamer en cas de « soulèvement contre la patrie » ou d’« actions violentes qui mettent la nation […] en danger de se diviser ». Cette décision sera de sa compétence, même s’il doit ensuite soumettre la question au Parlement. Le chef de l’Etat pourra gouverner par décret dans les domaines relevant de la large sphère de ses compétences exécutives et cela sans partage. Le Parlement aura toujours le pouvoir d’élaborer, d’amender ou d’abroger les lois, et, théoriquement, le président ne pourra promulguer de décret sur des sujets déjà clairement régulés par la loi. Mais il pourra disposer d’un droit de veto. Si le président est accusé ou soupçonné d’avoir commis un délit, le Parlement pourra exiger une enquête, mais il devra recueillir une majorité des trois cinquièmes.

Dans un deuxième discours prononcé dimanche soir, le président Erdogan a par ailleurs évoqué une nouvelle fois la possibilité d’un référendum sur le rétablissement de la peine de mort. Il en avait déjà parlé à plusieurs reprises après le putsch raté du 15 juillet 2016, puis tout au long de sa campagne pour le oui à la réforme constitutionnelle.

Source: AFP

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