Arabie Saoudite : le Roi Salmane, 84 ans, hospitalisé à Riyad

 Arabie Saoudite : le Roi Salmane, 84 ans,  hospitalisé à Riyad

 

Le roi Salmane d’Arabie saoudite a été hospitalisé dimanche à Riyad pour une inflammation de la vésicule biliaire, selon un communiqué publié par la cour royale et cité par l’agence saoudienne SPA. Âgé de 84 ans, il a été admis à l’hôpital spécialisé qui porte le nom du roi Fayçal, une institution haut de gamme qui traite régulièrement les membres de la famille royale. Cet imprévu a contraint le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kadhimi, à reporter sa visite programmée dans la capitale saoudienne avant de se rendre en Iran.

L’annonce de l’hospitalisation du roi Salmane a remis le sujet de sa succession sur le devant de la scène en raison de son âge et des interrogations sur son état de santé, alors que des rumeurs courent régulièrement dans les médias sur sa possible abdication au profit de son fils, le prince héritier Mohammad ben Salmane (alias MBS). En pleine pandémie de Covid-19, le souverain saoudien n’est pas apparu en public ces derniers mois, mais des photos de lui lors de réunions virtuelles du Conseil des ministres sont fréquemment relayées par l’agence SPA depuis le début du confinement.

Si la succession du roi Salmane est suivie de près par les observateurs, c’est qu’elle devrait marquer un tournant dans l’histoire du pays avec la remise des clés du royaume à la nouvelle génération, et changer les dynamiques dans la région.

Dernier fils de la fratrie qui forme le clan des Sudaïri – issu de l’union entre le roi Abdelaziz et son épouse favorite la princesse Hassa bint Ahmad al-Sudaïri –, le roi Salmane règne sur le royaume depuis 2015.

Son accession au trône a surtout été synonyme de tremplin pour MBS, son fils favori, devenu ministre de la Défense et vice-prince héritier la même année, puis prince héritier en 2017 suite au limogeage de son cousin Mohammad ben Nayef. Le prince héritier a tout fait pour s’assurer que la succession se fasse sans contestation possible.

Protégé par son père, MBS est déjà considéré comme le dirigeant de facto du royaume et dispose d’une large marge de manœuvre dans les affaires du pays. C’est notamment lui qui a choisi de placer le règne du roi Salmane sous le signe de la modernité. Tentant de redorer le blason saoudien auprès des Occidentaux, il a annoncé dès 2016 une série de réformes sociales et économiques pour diversifier les sources de revenus du pays, largement dépendant du pétrole, à l’instar de son mégaprojet Vision 2030.

Alors qu’il tablait sur le tourisme et le divertissement en préparation de l’après-pétrole, MBS pourrait toutefois être obligé de revoir ses ambitions à la baisse. La crise du coronavirus, mêlée à la chute des prix du pétrole en mars dernier, ont frappé de plein fouet l’économie saoudienne, qui devrait être l’un des principaux enjeux du règne du successeur du roi Salmane.

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