Cette photo d’une femme trimant la misère « vaut mille mots »

La photographie s’affiche comme la preuve ultime. On lui accorde un vrai pouvoir de vérité, parce qu’elle elle est le reflet d’une réalité sans fards ni artifices. Celle de cette femme « vaut mille mots » (dixit Confucius). Elle semble trimer et souffrir en silence. Sur le dos, un sac bien garni de haillons ramassés dans une poubelle à ciel ouvert, comme il y en a plusieurs dans nos contrées. Des restes de quelques fripes invendus laissés sur place par un marchand, désespéré de ne pas avoir réussi à les écouler pendant plusieurs jours dans un marché de la ville du Kef.
Tête baissée, elle avance à petits pas de peur de trébucher ou de marcher sur des cailloux piquants. Le dos arcbouté. Derrière, son garçon tente de l’aider en tenant le sac, à deux mains, pour qu’il ne se renverse pas et ne renverse pas sa maman. Une image qui fait froid au dos dans une région connue par la rigueur de son froid. Une image qui ternit celle d’une classe politique qui passe son temps à se chamailler, à se confronter sur des détails et plus indigente que jamais. Une image qui cache mal une misère au visage émacié et qui reflète une réalité cruelle et crue. Une misère plus noire encore et qui semble être marquée des signes du destin, celui d’une région qui, à un moment, a cru au Messie, venu un jour semer les promesses, pour récolter ses voix.
C’est une image qui exprime tous les maux de milliers de femmes anonymes qui luttent pour leur survie et celle de leur famille.
B.O
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