Chaque jour près de 20 adolescents se suicident sur le continent africain

Chaque jour près de 20 adolescents se suicident sur le continent africain

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), chaque jour près de 20 adolescent·e·s se suicident sur le continent africain. Le suicide est la troisième cause de mortalité chez les 15-29 ans1 , en sachant que près de 37 millions d'adolescent·e·s (âgés de 10 à 19 ans) vivent avec un trouble mental en Afrique2. Une situation alarmante lorsqu’on sait qu’à l’horizon 2050, 40% des jeunes dans le monde vivront en Afrique3.

Dans ce contexte, la Bluemind Foundation publie le premier Index sur la santé mentale des adolescent·e·s et jeunes adultes en Afrique Francophone. Basé sur une enquête terrain menée auprès de 929 adolescent·e·s et jeunes adultes au Cameroun (Douala, Yaoundé, Dschang, Bafoussam, Garoua, Maroua), en Côte d’Ivoire (Abidjan) et au Togo (Lomé), l’Index sur la santé mentale des adolescent·e·s et jeunes adultes en Afrique Francophone nous apprend que :

Seulement 31 % des jeunes interrogé·e·s ont déjà entendu parler de certains diagnostics de santé mentale tels que la dépression, l’anxiété et les troubles bipolaires.
84 % des jeunes africains sont touché·e·s mentalement par l’avènement de la crise sanitaire de la Covid-19 ; et la dépression affecte tous les jeunes, quelle que soit leur identité de genre.

23 % de la population enquêtée se dit affectée dans son bien-être par le changement climatique.

14,2 % des adolescent·e·s et jeunes adultes africains déclarent avoir voulu mettre fin à leur jour au cours du mois précédent l’enquête. Et, c’est la catégorie des jeunes de 18-25 ans qui présente un risque significativement plus élevé de rapporter avoir tenté de se suicider.

L’indice de la santé mentale des adolescent·e·s et jeunes en Afrique francophone est de 0,4 sur l’échelle de 0 à 1. Cette valeur est une traduction alarmante de l’état faible de la santé mentale des jeunes en Afrique, résultant surtout des maux à la fois socio-économiques et psychologiques dont souffre la jeunesse africaine et d’une mauvaise sensibilisation de la déstigmatisation, sans oublier la quasi-indisponibilité de l’accès aux soins en santé mentale.

« La prédominance des troubles de la santé mentale au sein de notre génération présage de deux choses : une difficulté de la société à adresser convenablement le sujet de la santé mentale avec sa population la plus vulnérable (les jeunes), et, un appel urgent à faire mieux. Mais, pour mieux faire, il faut savoir quel problème adresser, comment l’adresser et ce que les bénéficiaires finaux attendent. C’est précisément une réponse à ces interrogations que le présent Index apporte. » déclare Martin Lingom, Responsable du Programme Teen Youth Tank de la Bluemind Foundation.

« Les conclusions de cet Index confirment qu’il est urgent de se mobiliser pour la santé mentale des jeunes en Afrique, proposer aujourd’hui des solutions durables pour les adultes de demain. Un appel qui invite à la mise en œuvre d’une stratégie globale multisectorielle, afin que cette situation préoccupante ne reste pas ignorée et négligée davantage, alors que l’Afrique a l’espoir qui repose sur sa jeunesse, une jeunesse hélas malade. C’est un enjeu de citoyenneté qui engage la responsabilité de toutes, de tous. Serons-nous collectivement à la hauteur ? » conclut Marie-Alix de Putter, Présidente fondatrice de la Bluemind Foundation.

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