Confinement : quand les mauvais exemples viennent d’en haut, de Carthage et du Bardo

 Confinement : quand les mauvais exemples viennent d’en haut, de Carthage et du Bardo

 

Le confinement total et généralisé a été décrété en vue de prévenir la propagation du Coronavirus. C’est la seule mesure sensée capable d’atténuer les risques en plus des gestes barrières devant être pris entre les personnes : distanciation sociale et hygiène rigoureuse.

Alors que la mesure devait être mise en vigueur le dimanche à 6h00 du matin, il a fallu le déploiement de l’armée lundi pour l’imposer à la population. Cependant quand on attendait des plus hautes autorités de l’Etat qu' elles donnent l’exemple, que voit-on?

Le président de la République Kaïs Saïed se rend à un bureau de poste pour faire un don au fonds 1818. On peut se féliciter de son geste mais dans ces circonstances, il aurait dû faire ce don à distance par les moyens télématiques. Mais comment le faire savoir, quand un déplacement à la poste permet de poser pour la postérité ? Un communiqué aurait suffi et la photo n’aurait rien ajouté.

Il n’est pas le seul à donner le mauvais exemple. Alors que toutes les réunions sont interdites (plus de trois personnes selon un décret paru au JORT), l’Assemblée des représentants du peuple convoque une séance plénière pour auditionner le chef du gouvernement à propos de la situation sanitaire dans le pays.

Rassembler 217 députés, le gouvernement au complet, des journalistes et autres accompagnateurs c’est multiplier les risques surtout que tout ce beau monde vient de régions différentes.

Certes la démocratie doit continuer mais il faut prendre de sérieuses précautions.En France, une réunion solennelle a réuni seulement les chefs des groupes parlementaires avec le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre et le ministre de la Santé. Faudrait-il s’en contenter ? Pourquoi pas.

Sinon on va se retrouver avec une salle pleine à ras-bord devant accueillir une plénière pendant plusieurs heures avec tous les risques que cela peut induire.

De plus comment interdire des rassemblements et des manifestations quand une haute autorité de l’Etat se permet de déroger à la loi. Nos chers députés doivent y penser à deux fois avant de sauter le pas.

Devant se tenir mardi, la plénière a été reportée au jeudi suivant à la demande du chef du gouvernement. Il importe maintenant En cette période de couvre-feu et de confinement généralisé, l'on se demande comment l'ARP peut-elle continuer à réunir ses membres malgré les mises en garde des professionnels de la santé.

Les élus du peuple ne devraient-ils pas donner le bon exemple et trouver d'autres moyens moins risqués pour honorer leurs engagements.

Votre commentaire