CTN : Deux traversées annulées et 1000 passagers pris en otage à cause de la désobéissance de 2 marins

CTN : Deux traversées annulées et 1000 passagers pris en otage à cause de la désobéissance de 2 marins

 

La nouvelle affaire, qui vient d'éclater au sein de la CTN durant cette période des fêtes de l’Aïd, risque de donner un nouveau coup dur à l’image de la compagnie, déjà ternie par le comportement irresponsable de certains de ses marins particulièrement parmi les syndicalistes.

L’affaire a éclaté le samedi 24 juin en fin de journée à bord du « Carthage »,  lors de la traversée Gènes-Tunis, lorsque le chevronné commandant de bord Jamel Barouni a ordonné à deux marins de son équipage d’effectuer une mission de permanence de sécurité routinière à bord du navire.

Néanmoins, bien que le code disciplinaire et pénal de la marine marchande interdise à tout homme d'équipage, tout acte de désobéissance ou de résistance à un ordre du commandant ( seul « maître à bord après Dieu »), concernant le service, donné pour assurer la garde ou la sécurité du navire et bien que des peines d’emprisonnement soient prévues dans ce cadre, les deux marins ont refusé d’obéir aux ordres.

Pire encore, l’affaire s’est amplifiée lorsqu’un autre marin (syndicaliste de son état) s’y est mêlé pour soutenir les deux marins désobéissants, sous prétexte que cette mission ne fait pas partie de leurs tâches.  

Face à la tournure inquiétante des événements, la tension est vite montée d'un cran. Ce qui a amené le commandant de bord à envoyer un rapport à la direction dans lequel il a demandé de prévoir le remplacement des marins contestataires à l’arrivée du navire dimanche à la Goulette.

Surtout que l’escale du « Carthage » devait être de courte durée, puisqu’il devait rebrousser chemin hier vers 14h en direction de Gènes avec une centaine de passagers à bord, avant de ramener 500 voitures et un millier de passagers qui l’attendaient impatiemment dans la ville italienne pour rentrer au pays, lors de la traversée de retour qui était censé démarrer ce lundi 26 juin vers 13h avec une arrivée à la Goulette prévue demain mardi 27 juin en fin d’après-midi.  

Cependant, l’affaire s’est compliquée encore lorsqu’à l’arrivée du navire, hier jour de l’Aïd à La Goulette, le syndicaliste a regroupé tout le personnel hôtelier qui était à bord, afin de protester contre les décisions du commandant de bord et réclamer son remplacement immédiat pour reprendre le travail et assurer les prochaines traversées qui s’enchainaient.

Malgré l’intervention de la direction pour les amener à la raison, les protestataires n’ont rien voulu entendre et cette grève sauvage a conduit à l’annulation pure et simple des deux traversées de Tunis vers Gênes et de Gênes vers Tunis au grand dam des passagers pris en otage.

Pour sauver la face, la direction de la CTN est en train, semble-t-il, de remuer ciel et terre en cette période de vacances de l’Aïd afin d’assurer le ravitaillement des passagers des deux traversées annulées du « Carthage ».

Si aucune solution n’a été trouvée semble-t-il jusqu’à présent aux passagers qui devaient partir hier de La Goulette vers Gênes, nous croyons savoir que la CTN est en train de se rabattre sur la compagnie italienne Grandi Navi Veloci pour ramener ses mille passagers bloqués en Italie, à bord d’un des navires de la GNV en partance vers Tunis.

Outre les pertes financières qui avoisineraient les 500 mille dinars à payer à GNV, la CTN a une nouvelle fois vu sa réputation ternie au tout début de la haute saison de l’été.  

C’est pour cela que des mesures draconiennes doivent être prises au plus vite contre les responsables de ce scandale.

La "dépassée" direction générale de la CTN, le très passif ministère des Transports et la justice tunisienne doivent se saisir au plus vite de ce dossier avec une main de fer, car il est inconcevable de faire subir à la compagnie, à ses passagers et à l’image de la Tunisie, les conséquences catastrophiques de l’impunité de quelques marins juste parce qu’ils militent dans des syndicats !

B.M.

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