Derrière les chiffres, le tourisme parallèle

Derrière les chiffres, le tourisme parallèle

L'Etat a toujours encouragé le tourisme et lui a accordé des avantages substantiels pour trois objectifs principaux: générer des recettes en devises, créer des emplois et favoriser ses effets d'entrainement sur les autres secteurs économiques.
Les recettes touristiques  sont arrivées à couvrir jusqu'à 60% et plus du déficit de la balance commerciale. Elles ont été toujours, jusqu'à un passé récent, au diapason des arrivées aux frontières et des nuitées dans les hôtels.
Or, et depuis 2011, ce repère orthonormé a perdu de sa valeur essentielle et de son importance  initiale. En effet, les recettes en devises du tourisme ne vont plus de pair avec les autres performances du secteur. Elles son nettement en deçà.
Au cours du premier trimestre de cette année, et par rapport à la même  période de l'année dernière, les arrivées ont augmenté de 34,2% et les recettes -calculées en dinars- n'ont progressé que de 5,1%; sachant que le  dinar a été déprécié par rapport à l'Euro.
En 2016, et par rapport à 2015, les recettes on baissé de 3,8% en dinar et de 11,8% en euro; alors que les arrivées aux frontières ont progressé de 6,8% et les nuitées de 10,5%.   La recette par visiteur a chuté de 10,2% en dinar et  18,2% en euro.
Cette inadéquation entre les arrivées et les nuitées d'une part et les recettes en devises d'autre part, ne peut s'expliquer que par le fait que les paiements ne passent plus par les canaux officiels et légaux des banques et de la BCT.
Comment expliquer que des étrangers paient, par des billets de dinars, des factures d'hôtels, des honoraires de médecins et de cliniques, des loyers de maisons; sans avoir changé de l'argent  auprès d'un intermédiaire agréé?
Mais, c'est secret de polichinelle! Tout le monde le sait et est au courant de ces pratiques illégales, des rues où elles sont pratiquées, des lieux  des "bureaux de change", qu' 1€uro y est changé contre 3 dinars. Il y a même plus que cela; mais on s'en tient là.
Ce n'est pas possible que les concernés et les autorités ne soient pas informés de ce marché noir de change de devises, de cette contrebande, de ce marché parallèle qui se pratiquent au grand jour, au vu et au su de tout le monde.
Alors pourquoi les laissent-ils faire en toute impunité? Qui sont les forces occultes derrière ce trafic de devises à échelle colossale? Est-il dans l'intérêt du pays, de son économie et de ses finances? Ne contribue-t-il pas à l'effondrement du dinar?
Les dernières questions qui restent à poser: n'ont-ils pas fait déjà assez de mal à ce pays?  Qu'en reste-t-il? Ils l'ont détruit, veulent-ils l'annihiler? Ont-ils encore faim et soif? Est-ce que ça coûte si cher pour aller au Paradis?
L'histoire n'est qu'un éternel recommencement.

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