Don de vaccins : le chef du gouvernement s’est-il trompé ou a-t-il cherché à tromper l’opinion publique?

Don de vaccins : le chef du gouvernement s’est-il trompé ou a-t-il cherché à tromper l’opinion publique?

L’information concernant le don émirati des vaccins chinois révélée par Radio med dans l’émission « Dimanche presse », dimanche dernier, a vite été relayée dans différents médias et les réseaux sociaux.  Les services de presse de la présidence de la République  ont, dans une première étape, confirmé à l’agence Reuters, puis dans un communiqué,  que la présidence « a reçu un don de 1000 doses de vaccin anti-Covid-19 de la part des Emirats Arabes Unis et les a entièrement mises à la disposition des services de la santé militaire. « Ces doses seront réservées à la vaccination de 500 professionnels de la santé travaillant en première ligne », lit-on dans le communiqué.

La présidence a nié le fait que des hauts responsables sécuritaires ou politiques en aient bénéficié soulignant le souci du Président de la République à ce que ces doses soient administrées aux professionnels de la santé de première ligne.

Réagissant à cette information, la présidence du gouvernement a nié avoir été informée de l’arrivée en Tunisie de doses de vaccin contre le coronavirus et ignore leur source et leur destination »
« Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête sur les circonstances de leur entrée en Tunisie, les conditions de leur stockage, leur gestion et leur distribution » précise un communiqué de la Kasbah.

De passage dans l’émission de Myriam Belkadhi sur El Hiwar Ettounsi, Walid Hajjam le responsable de la diplomatie au sein du cabinet présidentiel est revenu sur « l’histoire » des vaccins anti-Covid offerts par les Emirats arabes unis à la présidence de la République. Tout en reconnaissant la réception d’un millier de doses de la part de ce pays arabe, il a affirmé que le contingent est passé par les voies normales, à travers la douane et que les ministères de l’intérieur et des affaires étrangères étaient au courant. Les doses, d’origine chinoise, ont été par la suite transmises à la direction de la santé au ministère de la défense pour vérifier leur conformité aux normes internationales, étant donné que ce vaccin n’a pas été validé par le ministère de la santé.

De son côté, le directeur général de la santé a confirmé au cours de son audition par la commission de la santé à l’ARP que le ministère a donné l’accord à deux ambassades étrangères pour importer le vaccin, sans révéler leurs noms ni donner plus de détails sur la nature du vaccin.

Dans son édition de ce mardi 02 Mars, l’hebdomadaire Acharaa El Magharibi a publié un document de la douane prouvant que la Pharmacie centrale a donné son accord pour l’entrée de 1.000 doses de vaccins, mais la date a été cachée.

De son côté, le ministre de la santé Fawzi Mehdi, rappelle le journal, avait déjà déclaré le 28 octobre dernier, que la Tunisie a reçu un don de vaccins chinois de la part des Emirats arabes unis qui ont été emmagasinés dans des conditions normales avant d’obtenir les autorisations nécessaires.

Or, aussi bien la Pharmacie centrale dont l’ancien directeur général est Moez Lidine Allah Mokaddem, l’actuel directeur du cabinet de Méchichi, que la douane dirigée par Youssef Zouaghi qui est proposé pour le ministère de la justice, dépendent du chef du gouvernement. Tout comme le ministère de l’intérieur qu’il dirige depuis le limogeage de son titulaire Tawfik Charfeddine. Comment, alors se fait-il qu’il ne soit pas au courant de l’arrivée des vaccins et de leur destination ? Ou a-t-il été induit en erreur dans un règlement de comptes avec la présidence de la République ? Ou encore a-t-il cherché à remonter l’opinion publique contre le chef de l’Etat ?

En tout état de cause, et en attendant les résultats de l’enquête qu’il a ordonnée, le chef du gouvernement qui se trouve dans de mauvais draps, doit s’expliquer sur cette « histoire ».

B.O

 

Votre commentaire