Emmanuel Macron au Maroc : l’Algérie Fâchée, la Tunisie ignorée

Emmanuel Macron au Maroc : l’Algérie Fâchée, la Tunisie ignorée

 

Le président français Emmanuel Macron effectuera cette semaine une brève visite au Maroc. Il arrivera dans ce pays mercredi 14 juin dans l’après-midi et quittera le royaume chérifien jeudi en fin de matinée. Ce sera le premier déplacement du nouveau Chef de l’Etat français en dehors de l’Europe.

D’habitude les présidents français nouvellement élus enchaînent les déplacements dans les trois pays du Maghreb central pour ne pas faire de jaloux. Ce n’est le cas du nouveau président Français qui a choisi de se rendre au Maroc entre les deux tours des élections législatives, sans annoncer des dates pour d’éventuels déplacements ni à Alger , ni à Tunis comme c’est l’habitude dans le but de ménager les susceptibilités des deux pays. Comme lot de consolation, il a dépêché dans la région son ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian qui s’est rendu à Tunis les 4 et 5 juin, puis à Alger les 12 et 13 juin pour ses premières visites en dehors de l’Europe.

La presse algérienne n’a pas apprécié le choix du nouveau locataire de l’Elysée qui a pris soin, toutefois, avant de se rendre au Maroc d’avoir un entretien téléphonique avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Dans le communiqué qu’a diffusé l’agence officielle APS, il est bien précisé que le président Macron a « confirmé son projet de visite en Algérie dans les prochaines semaines. »

Ainsi pour le site TSA (Tout Sur l’Algérie) la visite de Macron au royaume chérifien « rompt une tradition existant chez les présidents français depuis le deuxième mandat de la présidence de Jacques Chirac, voulant que le président français effectue en Algérie son premier déplacement au Maghreb ». Il rappelle que « le président Chirac avait effectué une visite officielle en l’Algérie en mars 2003, avant de se déplacer au Maroc en octobre de la même année. Son successeur Nicolas Sarkozy avait également accordé la primauté de sa visite dans la région à l’Algérie en juillet 2007, trois mois avant sa visite d’État qu’il effectue au Maroc en octobre de la même année ».

« La tradition a été maintenue au moment de l’alternance politique avec l’accession à la présidence par François Hollande. Ce dernier a réservé à l’Algérie son premier voyage d’État en décembre 2012, un geste symboliquement fort qui avait d’ailleurs fait grincer des dents au Maroc, où le président Hollande ne s’est déplacé qu’en avril 2013 », précise-t-il.

Selon TSA, la visite qu’effectuera le nouveau président français Emmanuel Macron au Maroc ne manque pas de soulever des interrogations quant aux raisons derrière cette décision. Alors qu’il avait été accueilli en grande pompe à Alger durant sa campagne en vue des élections présidentielles et a été qualifié d’ « ami de l’Algérie ».

« L’hypothèse qui demeure la plus plausible reste cependant le probable fait que le président Bouteflika soit actuellement dans l’incapacité de recevoir le président français, du fait de son état de santé très précaire », estime le site d’informations algérien.

Quid de la Tunisie ? Certes, Emmanuel Macron a rencontré son homologue Béji Caïd Essebsi à Taormina en Sicile à l’occasion du Sommet du G-7 tenu les 26 et 27 mai dernier, mais ce n’est pas une raison pour ignorer notre pays dans son agenda de déplacements.

Serait-ce une réaction au fait qu’il ait reçu un refus d’être reçu par le président tunisien comme il en a exprimé le souhait lorsqu’il est venu en Tunisie les 6 et 7 novembre à la veille de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle. C’est un autre Caïd Essebsi, Hafedh(le directeur exécutif de Nidaa Tounès) qui l’a au néanmoins reçu, dans un endroit insolite, le salon d’honneur de l’aéroport Tunis Carthage, rappelle-t-on.

Côté gouvernement il a été reçu par le ministre du développement et de la coopération Fadhel Abdelkéfi..

RBR

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