En attendant les « missiles » du président, Rached Ghannouchi menacé de destitution

En attendant les « missiles » du président, Rached Ghannouchi menacé de destitution

Accusé de laxisme face à la montée de la violence au sein de l’ARP et de couvrir les agissements des membres du groupe Al Karma, Rached Ghannouchi se trouve dans de très mauvais draps. La réaction du chef de l’Etat Kais Saied lors de l'audience qu’il a accordée aux députés du groupe démocratique dont ceux qui ont été agressés par les sbires de Seifeddine Makhlouf, l’a mis dans l’embarras. D’autant plus que cinq groupes parlementaires ont signé un communiqué appelant à lever l’immunité parlementaire des agresseurs afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Son second adjoint Tarek Ftiti a menacé de démissionner si  l'ARP n'examine pas ce mardi lors de la  séance plénière la question de l'agression des députés du bloc démocratique par des députés du bloc de la coalition Al Karama. 

Régissant à cette agression, le président du Parlement a affirmé dans une déclaration aux médias que « nous ne tolérerons pas la poursuite de la violence physique et verbale ni toute autre agression », exprimant « sa pleine solidarité » avec le député Anouar Bechahed, victime de cette agression.

Il a appelé à cet égard, toutes les parties à adhérer à l'esprit du dialogue et à faire prévaloir la tolérance et l'ouverture à la divergence des opinions, rappelant que "la révolution tunisienne était pacifique" et que "la Tunisie faisait toujours l'exception en optant pour la voie du dialogue comme moyen de résoudre les différends".

L'échange des agressions verbales s’est transformé en acte de violence physique contre les députés Anouar Bechahed, Amel Saidi et Samia Abou, ce qui a nécessité la levée de la séance plénière consacrée à l'examen du projet de loi de finances pour 2021.

Le bloc d’Al Karama qualifié d’appendice du mouvement Ennahdha, n’est pas à sa première agression, ni à son premier acte de violence. La présidente du PDL Abir Moussi a été victime de leur banditisme à plusieurs reprises. Même la sécurité présidentielle qui assure la protection du parlement n’a pas été épargnée.

Et alors que le président de la république menace d’utiliser des « missiles » pour mettre de l’ordre dans le pays qui traverse, selon ses propres propos, la plus grave crise depuis son indépendance, Rached Ghannouchi doit absolument revoir sa gestion et retirer son appui au groupe Al Karama. Il se trouve sous la menace de destitution.

Entre-temps, on ne sait pas si les cinq blocs qui appellent à sanctionner les agresseurs tiennent bon et iront jusqu'à initier une nouvelle motion de retrait de confiance au président de l'ARP et si Tarek Ftiti mettra sa menace à exécution.

B.O.

 

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