Entre l’Algérie et le Maroc, rien ne va plus

Entre l’Algérie et le Maroc, rien ne va plus

La présidence algérienne a annoncé mercredi sa décision de "revoir" ses relations avec Rabat, accusé par Alger de commettre des "actes hostiles incessants" et d'être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays.

L'Algérie a décidé de "revoir" ses relations avec le Maroc, qu'elle accuse d'être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays. L'annonce a été faite dans un communiqué de la présidence algérienne publié mercredi 18 août, à l'issue d'une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien, présidée par le chef de l'État, Abdelmadjid Tebboune.

"Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l'Algérie ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l'intensification des contrôles sécuritaires aux frontières ouest", stipule le communiqué, sans autre précision.

Cette décision a été prise lors d'une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien consacrée à l'évaluation de la situation après les gigantesques feux de forêt qui ont fait au moins 90 morts dans le nord du pays.

Le président Tebboune avait affirmé plus tôt que la plupart des incendies étaient d'origine "criminelle".

Mises en cause multiples

Les dirigeants algériens ont accusé une organisation indépendantiste kabyle basée à Paris d'être impliquée dans ces incendies et dans le lynchage d'un homme accusé à tort de pyromanie en Kabylie dans le nord-est du pays, région la plus touchée par les feux.

Ils ont également mis en cause le mouvement islamo-conservateur Rachad établi à Londres.

Ces deux mouvements, bêtes noires du pouvoir, sont illégaux en Algérie, où ils ont été classés comme "organisations terroristes" le 18 mai dernier.

Des tensions déjà vives à propos du Sahara occidental

Cet épisode consacre une nouvelle dégradation des relations conflictuelles entre Alger et Rabat. Il y a un mois, Alger rappelait son ambassadeur à Rabat pour "consultations avec effet immédiat" à la suite de tensions diplomatiques.

Durant une réunion du Mouvement des non-alignés les 13 et 14 juillet à New York, l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, avait fait passer une note dans laquelle il estimait que "le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination".

Une ligne rouge pour Alger qui s'oppose à toute velléité indépendantiste de la Kabylie, région berbérophone du nord-est de l'Algérie.

Le diplomate marocain avait exprimé son soutien au séparatisme kabyle en réaction à l'appui apporté par Alger aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario qui combattent le Maroc.

Traditionnellement difficiles, les relations entre l'Algérie et son voisin marocain ont connu une récente dégradation en raison de l'épineux dossier du Sahara occidental.

La normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël – en contrepartie d'une reconnaissance américaine de la "souveraineté" marocaine sur ce territoire – a encore avivé les tensions avec l'Algérie, qui a dénoncé des "manœuvres étrangères" visant à la déstabiliser.

De son côté, le Maroc considère l'Algérie comme "une partie prenante réelle du conflit" au Sahara occidental.

AFP

 

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