Gaza-Israël: Trêve de cinq heures

 Gaza-Israël: Trêve de cinq heures

Depuis jeudi 10 heures du matin (7 heures TU), les deux belligérants observent la trêve demandée par l’émissaire des Nations-Unies au Proche-Orient, Robert Serry. Au même moment, Hébreux et Palestiniens sont en pourparlers au Caire.

Ces quelques moments d’arrêts des hostilités permettront aux résidants de la péninsule de Gaza de se ravitailler et de profiter de l’assistance humanitaire.
 
"C’est dans l’intérêt de tous les citoyens de Gaza, pour leur donner une chance d’aller à l’hôpital, d’obtenir des soins ou de la nourriture", a précisé Robert Serry. L’Etat Hébreux se dit plier à cette trêve, mais a mis en garde le Hamas qu’il réagira si une roquette sera tirée.  Pour la partie adverse, le porte-parole du mouvement islamiste à Gaza, Mouchir al-Masri, a affirmé que "toutes les factions, y compris le Hamas, mettent en œuvre un arrêt des opérations de résistance comme annoncé".

Médiation égyptienne

Depuis mercredi, la deuxième personnalité du Hamas, Moussa Abou Marzouk est au Caire en pourparlers avec les autorités égyptiennes. Le pays des Pharaons dont la première médiation avait capoté suite au refus palestiniens tente de s’imposer entre les deux belligérants. Au même moment, Israël a dépêché le patron des services de renseignements intérieurs (Shabak), Yoram Cohen, afin de négocier une sortie de crise.

La conciliation entreprise par l’Egypte risquerait d’être compromise par l’intransigeance des deux parties. Les Hébreux demandent la  démilitarisation du territoire palestinien, tandis que le Hamas réclame la levée du blocus de la bande de Gaza et la libération de prisonniers.

En effet, le Hamas est réticent à parapher une trêve sans avoir de garanties sur ce qui constitue l’essentiel à ses yeux : l’impossibilité pour la bande de Gaza, en dehors même du conflit actuel, de fonctionner normalement en raison du blocus imposé par Israël depuis 2006, ainsi que la fermeture du Terminal de Rafah côté Egyptien.

Sur ces deux préoccupations, le mouvement jouit du concours des palestiniens de Gaza. Un cessez-le-feu ne servirait à rien, disent-ils, tant que ce blocus persiste.

Et si les négociations s’achoppent ?

Hamas a refusé la première proposition de trêve mardi dernier car il souhaitait que cela comporte l’ouverture des points de passage entre Israël et Gaza et la libération de dizaines de Palestiniens.

En attendant la suite des pourparlers de Caire, Israël se réserve toujours l’option d’une intervention terrestre dans la bande de Gaza malgré les risques en vie humaine. Tous les moyens sont massés à la frontière en vue d’une éventuelle opération au sol. "Les principales infrastructures (du Hamas) se trouvent en sous-sol, ou à l’intérieur de bâtiments civils", affirme l’analyste militaire de la radio de l’armée pour qui seule une opération terrestre pourrait permettre de les "anéantir".

Gaza à une superficie de 362 km2 où s’entassent 1,8 million de personnes soumises à un blocus israélien depuis des années. L’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué accueillir désormais 21 000 réfugiés, dont un grand nombre dorment à même le sol faute de places.

Jeudi, les yeux du monde sont rivés sur Le Caire où tous espèrent un accord entre les deux belligérants.

Fleury-Venance Agou