Gaza: Mission difficile pour l'Amérique !

 Gaza: Mission difficile pour l'Amérique !

L’ampleur des dégâts en vies humaines dans la crise entre Palestiniens et Israéliens inquiète tellement la communauté internationale qu’elle se mobilise ces temps-ci pour stopper les hostilités. La Maison-Blanche, un acteur-clé de la crise a dépêché John Kerry, son chef de la diplomatie pour arracher un cessez-le-feu entre les belligérants.

Une mission que beaucoup d’analystes estiment difficile. S’exprimant lundi, Barak Obama a même reconnu que "la tâche ne va pas être simple, il y a beaucoup de passions ainsi que d’importantes difficultés stratégiques ", a noté le Président américain qui a rappelé qu’Israël avait déjà " infligé des dommages significatifs aux infrastructures terroristes du Hamas à Gaza".

Difficile collaboration avec Caire

Au Moyen-Orient, les Etats-Unis n’ont cependant pas un capital politique intact. Officiellement, ils continuent de soutenir sans faille le droit israélien à l’autodéfense face aux roquettes du Hamas, et injectent chaque année 3 milliards $ sécuriser les israéliens, sinon, ils sont scandalisés par les dégâts «collatéraux» des frappes de l’Etat Hébreux.
 
Le correspondant de Le Temps rapporte que dimanche, peu avant une interview sur Fox News, échangeant à un collaborateur, John Kerry était frustré par rapport à l’opération israélienne: "C’est une opération sacrément ciblée". Cette remarque laisse croire que l’armée israélienne avait péché dans sa défense. Pour Washington, la situation est pour le moins délicate. Même si le Qatar et la Turquie sont aussi évoqués pour jouer les médiateurs, l’administration américaine se voit contrainte de collaborer avec un gouvernement égyptien qu’elle a critiqué pour la répression contre les Frères musulmans. Sous l’égide autoritaire du président Abdel Fattah al-Sissi, l’Egypte reste néanmoins un allié difficile, mais nécessaire pour l’Amérique.

La question reste épineuse: sous quelles conditions le Hamas, qui a subi de lourdes pertes depuis le lancement de l’opération israélienne, peut-il accepter un cessez-le-feu immédiat? Le mouvement islamiste exige une levée du blocus imposé par Israël depuis 2006, une ouverture du point de passage de Rafah entre Gaza et l’Egypte et la libération de prisonniers détenus par Israël. Pour beaucoup, Abdel Fattah al-Sissi n’est pas prêt à céder aux requêtes du Hamas issu des Frères musulmans et réprimés en Egypte.

Des compagnies aériennes suspendent leurs vols vers Tel-Aviv

Mardi 22 juillet, une roquette tirée depuis la Bande de Gaza est atterrie à quelques kilomètres au nord de l’Aéroport International Ben-Gourion. Compte tenu de cette situation, des compagnies aériennes ont suspendu leurs vols à destination d’Israël, sinon ont pris des mesures nécessaires.

Dans la même journée, l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (A.E.S.A) a indiqué qu’elle conseillerait les compagnies européennes, au plus tard mercredi, de ne plus desservir l'aéroport de Tel-Aviv jusqu'à nouvel ordre.

Cette décision faisait suite à celle prise par l'Agence Fédérale de l'Aviation (FAA) d'interdire pour vingt-quatre heures seulement aux compagnies aériennes américaines de voler vers ou depuis Israël, et non seulement Tel-Aviv. C'est la première fois depuis la guerre du Golfe, en 1991, que de telles mesures touchent Israël.

Fleury-Venance Agou